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Canonisation du frère Charles de Foucauld

Le 26 mai 2020, le  Saint-Père a reçu le préfet de la congrégation pour les causes des saints. Le souverain pontife a reconnu le miracle attribué à l’intercession du Bienheureux Charles de Foucauld,  prêtre diocésain, né à Strasbourg (France)  le 15  septembre 1858  et mort à  Tamanrasset (Algérie),  le 1er décembre 1916.
Le 3 mai  2021, le Pape a annoncé qu’il serait canonisé le 15 mai 2022.

Charles de Foucauld, une personnalité complexe qui après sa conversion n’a cessé de vouloir être le petit frère de tous ceux qu’il a rencontrés et d’aller ainsi dans les périphéries et de s’enfoncer dans le désert saharien et dans les dernières années de sa vie rejoindre Tamanrasset s’enfouir dans un petit village habité par les Touaregs aller jusqu’à l’Assékem dans le Hoggar.

C’est dans les années 50 que j’ai commencé à découvrir Frère Charles en lisant des livres et même un film. Et particulièrement pendant la guerre d’Algérie. J’ai été soldat 28 mois dans ce pays que j’ai aimé de 1957 à 1959. J’ai lu le livres du Père Voillaume « Au cœur des Masses ». Le Père Voillaume était un  de ses disciples, qui  avait fondé « les petits frères de Jésus » qui vivaient dans des petites communautés dans différents pays du monde comme des moines au milieu de populations pauvres dans une vie de travail donnant du temps à la prière, à la contemplation, à l’Eucharistie.

Il est important de connaître la vie de Charles de Foucauld 

Il est né le 15 septembre 1858 et il est mort le 1er décembre 1916. Enfant il perd ses deux parents en mars et août 1864. Il est accueilli par un oncle et son épouse. Ce couple chrétien s’est occupé de son éducation et de celle de sa sœur plus jeune. En 1874 -1876 il est à Paris pour des études chez les Jésuites. Là, il perd la foi. L’oncle était officier. Il passe le concours de l’école militaire de Saint Cyr puis l’école de cavalerie de Saumur. Il travaille peu. Il a beaucoup d’argent et le dépense en organisant des soirées avec des amis de l’École. Pour sauvegarder l’héritage, son oncle lui impose un conseil Judiciaire.

En 1880 il est au régiment du 4ème Hussard qui est envoyé à Bône et à Sétif. En 1881 il démissionne de l’armée et va vivre à Evian avec une femme Mimi. Puis il demande de réintégrer l’armée. En 1882, il démissionne encore pour préparer un voyage au Maroc. Pour ce voyage, il prend des leçons d’Arabe et aussi d’Hébreu. Juin 1883, il part pour le sud Maroc pour découvrir une région mal connue, il fait des croquis, des cartes, travail qui sera reconnu plus tard par des géographes. Retour en Algérie, puis en France puis au sud de l’Algérie.

En janvier, il est envoyé à Paris, rencontre des chrétiens. Il est en relation avec une cousine qui lui conseille d’aller voir un certain Abbé Huvelin. Il se pose beaucoup de questions. Fin octobre 86, il rencontre l’abbé Huvelin à la paroisse Saint Michel qui lui demande de se confesser et c’est la conversion à la manière de Claudel.
En 1888, à la demande de l’abbé Huvelin qui est son conseiller spirituel et le sera toute sa vie, il va en terre sainte.

En 1890, il va à la trappe Notre Dame des neiges en Ardèche. Il fait son noviciat. La vie est rude dans cette abbaye. Mais cela ne lui suffit pas. Le 27 juin, il part pour la trappe d’Akbès en Syrie, où les moines vivent dans une grande pauvreté, en monde musulman.

En 1892, il, fait sa profession religieuse avec la perspective du sacerdoce. Mais avec une certaine résistance.

En 1896, Charles envisage d’être frère convers à Nazareth. L’Abbé Huvelin autorise Charles à chercher dans cette direction et parle de sacerdoce. 10 septembre 1896 Charles reçoit l’autorisation de quitter Akbès pour la trappe de Staouli en Algérie. De Staouli on l’envoie pour deux ans d’étude à Rome. Il quitte la trappe de Staouli. De 1897 à juin 1900, il est à Nazareth et Jérusalem avec un projet de fondation d’une congrégation des petits frères du Sacré Cœur.

De retour en France, il rejoint Notre Dame des Neiges pour se préparer à son ordination. Il fait une retraite. Le 9 juin 1901 il est ordonné à 43 ans à Viviers par Mgr Montély. Très vite, il demande des informations sur le Sahara. Il écrit à Monseigneur Guérin préfet apostolique de Gardhia, ville dans le désert.

Le 10 septembre 1901 il est accueilli chez les Pères Blancs près d’Alger, de là, en octobre, il va à Beni Abbès, une ville dans le désert avec une grande oasis avec de très belles dunes de sable. Il y construit un Ermitage pour accueillir à la fois des soldats, des pèlerins musulmans, des Juifs, des mendiants, des malades. Cet ermitage est appelé « La Fraternité ». Il baptise Marie, une catéchumène africaine d’origine musulmane. Il mène une vie monastique en écrivant de très nombreuses lettres.

Le 24 mai une de ces lettres est adressée à Monseigneur Guérin pour se mettre à sa disposition pour aller avec Lapérinne cet officier qui était son ami, chez les Touaregs.

En 1904, il est allé à Adrar une oasis sur la route de Tamanrasset. Mais il revient à Beni Abbès malade, fatigué en janvier 1905. Le 3 mai 1905 il repart pour Zadra en emmenant avec lui Paul, catéchumène qu’il a adopté. Le 7 septembre, il arrive dans Tamanrasset un village de 20 feux.  Aujourd’hui ville de 100 000 habitants. Il a commencé à traduire, la langue locale des Touaregs.

Paul va le quitter. En juin 1906, il Retourne à Béni Abbès, puis Alger, et Sarah. 1907 c’est l’année de la solitude, sans messe, mais heureux.

Le 31 janvier 1908, il a, la permission de célébrer la messe seul, mais il a une grave maladie. Repos jusqu’à fin juin. En décembre 1908 il se rend en France.

Mars 1909 il passe un mois à Béni Abbès, puis à Tamanrasset. Continue les études et traductions de la langue. Cela lui prend beaucoup de temps sans oublier les temps de prière et d’adoration.

Le 14 mai 1910, Monseigneur Guérin meurt, remplacé par Henri Brodon. Il a le projet de construire un ermitage à l’Assékrem qui se situe dans une chaîne de montagnes splendides sans aucun village. On peut admirer le lever et le coucher du soleil dans un décor féérique.

Le 10 juillet 1910, mort de l’abbé Huvelin. En 1911 de décembre à juillet il est à l’Assekrem avec un compagnon interprète : 9 heures d’études par jour, pour traduire et écrire la langue des Touaregs.

Depuis plusieurs années à Tamanrasset , il allait chez des femmes écouter des chansons ou des textes poétiques qu’il écrivait et cela avait constitué plusieurs ouvrages. A Tamanrasset, ces années-là c’est la sécheresse généralisée.

De mai à septembre 1913, il voyage en France avec Ouksem pour lui montrer une famille chrétienne. Il prend des vacances. Puis en novembre 1914, il retourne à Tamanrasset où il est bien accueilli. Novembre 1914, déclaration de guerre. Charles reste avec la population.

8 septembre 1915, dix années de présence à Tamanrasset et pas un converti. 1916 il y a beaucoup d’agitation dans les tribus, Charles organise un fortin pour se protéger. En octobre il y a une menace de Sénoussites. Fin octobre 1916, il a fini les poésies Touarègues. Il a le projet d’aller en France pour bien achever son œuvre.

Abbé Jean Campion.

Premier Décembre 1916 « Ce premier décembre au matin le postier d’In Salah, autre oasis, a prévu de repartir de Tamanrasset le 2 Décembre dans la matinée. Ce postier est hébergé par un compatriote à Tamanrasset. Charles peut donc répondre aux lettres qu’il vient de recevoir. Il écrit une de ces lettres à Laperrine lui disant qu’à Tamanrasset, il fait un temps idéal ni froid, ni chaud, ni humide air limpide … Après le travail à 18 heures Charles est à la chapelle pour l’office des vêpres et le Rosaire, temps de recueillement devant le Tabernacle. Après une collation avec Paul, il reprend les prières et la lecture méditée. Quelqu’un frappe à la Porte. Charles avec précaution ouvre la porte d’entrée, une main le saisit avec force. Il résiste mais d’autre mains le tire dehors. Il est entouré par des agresseurs menaçants qui l’encerclent. Il crie au secours. On va lui attacher les mains dans le dos et l’on fait passer la corde aux chevilles, ce qui l’oblige à rester à genoux assis sur les talons. Alors il n’oppose désormais aucune résistance. Charles se tait et assume spirituellement le danger. Les agresseurs pillent le fortin passant par la porte ouverte sans s’occuper du Marabout immobile. Il laisse la surveillance à un jeune. Mais on annonce que des soldats Français sont à Tamanrasset. Les 2 Méharis s’approchent. Les sentinelles postées les signalent. Ils commencent à tirer en direction des militaires.  Ils sont tués tous les deux.

C’est l’affolement général, le gardien Sermi jeune et sans l’expérience du feu se sert lui aussi de son arme visant son prisonnier à la tête. La balle sera mortelle. Ce vendredi soir 1916. Charles de Foucauld après quelque instant s’effondre, sur le côté à terre, violemment tué » 

20 ans auparavant, à Nazareth, regardant Jésus descendu de la croix, il disait : « Pense que tu dois mourir martyr, dépouillé de tout, nu et méconnaissable couvert de sang et de blessures violemment et douloureusement tué » …

De Pierre Sourisseau dans son livre « Charles de Foucauld »1858-1916 Salvator.

 

Voir aussi Église en Côtes d’Armor Le Bienheureux Charles de Foucauld canonisé le 15 mai 2022

 

 

Charles de Foucauld et son message – La vie de Nazareth –

Dans le simple mot de « Nazareth » tout est dit de Frère Charles de Jésus.

« Nazareth », pour lui c’est une vie à la ressemblance de Jésus, à tel point que dans l’absolu de son amour, il part vivre pendant 3 ans dans ce Nazareth même où Jésus a vécu. Puis, peu à peu, « Nazareth » devient pour lui, un symbole spirituel. Il a compris qu’il pouvait vivre la spiritualité d’une vie donnée dans l’enfouissement : « Présence à Dieu – Présence aux hommes », sur n’importe quelle terre. Pour lui ce sera la terre d’Afrique.

De même tout chrétien peut vivre la vie de Nazareth là où il se trouve, c’est là le message fondamental du Frère Charles de Jésus.

La « Vie de Nazareth », cache une Présence, à « garder » dans le secret du cœur, à adorer, et à porter comme Marie en sa Visitation.

Eucharistie et vie évangélique auprès des plus pauvres, sont vraiment les deux pôles indissociables de la vie de Nazareth.

L’UNION des Frères et Sœurs du Cœur de Jésus et la mission des laïcs.

Il est vrai qu’après la mort du Frère Charles de nombreuses Communautés et  Fraternités, verront le jour dans son sillage  à la suite du Père Voillaume et de Petite Sœur Madeleine de Jésus, mais la seule œuvre qu’il a lui-même créée de son vivant et qui lui tenait profondément à cœur, pour  laquelle il a  consacré beaucoup de son temps avec sa nombreuse correspondance ainsi que par des rencontres entre autres lors de ses trois  voyages en France, c’est l’UNION des Frères et Sœurs du Cœur de Jésus.

Ce qui en effet a été vraiment prophétique chez Frère Charles c’est son intuition à mettre l’accent sur la mission des laïcs. Il voyait des « Priscille et Aquila » (Ac 18,18-19) menant la vie quasi ordinaire au sein de populations diverses, ou sans même sortir de chez soi.

A sa mort, le 1er décembre 1916, la petite UNION comptait 49 inscrits. Louis Massignon qui a participé avec Frère Charles, spirituellement et concrètement, à l’instauration de l’Union (nuit d’Adoration à la Basilique du Sacré Cœur les 21 et 22 février 2009) a ensuite tout fait pour garder vivante l’œuvre à la fois fraternelle et Eucharistique voulue par Frère Charles.

Par la suite, des chrétiens se sont retrouvés régulièrement en fraternités pour vivre l’Eucharistie et l’Evangile dans l’esprit de Nazareth. En 1950, Mgr de Provenchères reconnaîtra officiellement ces petites fraternités qui seront appelées Fraternités Séculières Charles de Foucauld.

Elles ne remplaceront pas l’UNION telle que l’a voulue Frère Charles qui reste malgré des décennies toujours bien vivante à travers le monde. Ses membres ne sont pas groupés en fraternités mais reliés par un Bulletin, le Trait-d ‘Union.

La grande Famille spirituelle se réclamant de Frère Charles rassemble aujourd’hui un grand nombre de membres répartis en une vingtaine de groupes.  Beaucoup de ces groupes seront représentés à Rome, ce 15 mai 2022 pour la canonisation de notre Frère Charles de Foucauld.

Que ce jour nous réunisse tous dans l’Amour du Cœur de Jésus !

Marie Aimée Rouaux.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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