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Homélie pour les obsèques d’Alain FLEURY – Vendredi 29 avril 2022 –

Homélie pour les obsèques d’Alain FLEURY

Plourhan– Vendredi 29 avril 2022- Mc 4 (Les grains de blé semés …)

Lorsque que j’ai appris le décès d’Alain, le premier texte d’Evangile qui a résonné en moi, est cet extrait que nous venons d’entendre où Jésus enseigne ses disciples sur les réalités du Royaume de Dieu, à partir d’images de la vie rurale et agricole.

« Le semeur est sorti pour semer … »

Chacun de nous vient au monde pour récolter ce que d’autres ont déjà semés et pour semer ce que d’autres récolteront. Ici, dans l’évangile, le semeur c’est Dieu qui en envoyant Jésus son Fils, vient semer au cœur de chacun, sa parole de vie et d’amour. Ce semeur est généreux. Il sème à tout vent et à profusion. L’essentiel est que la semence soit répandue sur différents sols et que, peu à peu, elle puisse prendre racine pour porter du fruit. C’est le sens de notre vie sur cette terre : naître, se développer, grandir et mettre nos compétences et nos charismes au service du plus grand nombre, et d’abord des petits et des plus fragiles, non par orgueil ou vanité, mais par souci de rendre gloire à Dieu, notre Créateur : Celui qui est à l’origine et au terme de notre vie ; Celui qui accueille dans son éternité la moisson de toute vie pour en faire une gerbe de bonté et d’amour.

« Du grain est tombé dans les ronces … »

Les ronces sont les symboles des soucis de la vie, des difficultés que nous rencontrons lors de notre pèlerinage terrestre et qui peuvent étouffer l’éclosion de la semence voire même nous submerger au cœur de notre existence. Alain a eu son lot de souffrances. Par sa foi profonde en Dieu, par sa discrétion dans le combat contre la maladie, il a su affronter les difficultés du quotidien avec force et courage. Mais, la foi n’enlève pas la blessure du cœur. En effet, être confronté à la maladie que l’on croyait avoir vaincue, et alors qu’elle s’invite sournoisement à nouveau pour ne plus nous laisser beaucoup de répit, et venir nous ronger de l’intérieur pour nous anéantir, c’est inscrire dans sa chair d’être humain, la fragilité de toute personne. C’était, pour Alain, comme le Christ sur la croix, s’abandonner entre les mains du Père par la prière et accepter, peu à peu, l’inéluctable alors qu’une volonté de vivre et de servir continuait de l’animer. Mais comment ne pas penser à la douleur de votre famille, et plus spécialement à celle de Germaine, sa maman, qui voyait son deuxième fils lui échapper !

« Du grain est tombé dans la bonne terre … »

Jésus termine son récit par le grain tombé dans la bonne terre. Alain, comme agriculteur, a mesuré ce que signifie de semer le bon grain sur les terres de St Maurice comme prendre soin des arbres pour qu’ils puissent donner du fruit. Toute au long de notre vie, nous permettons aux graines que le Créateur nous confie de pousser et de porter du fruit. Pour Alain, ses fruits s’appellent la simplicité, la discrétion, le travail, le service, l’amour des siens et des autres, le courage.

C’est avec cette corbeille remplie de beaux fruits qu’Alain entre aujourd’hui dans la demeure de l’éternité et que toute cette vie est transformée, transfigurée. Car, comme le dit le texte de l’Apocalypse : « Voici que je fais toutes choses nouvelles, je suis le commencement et la fin de toute chose. » (Ap21)

Ce sont ces fruits qu’Alain vous laisse, à vous Cécile, son épouse, à vous ses enfants et à vous ses petits-enfants, en héritage. Ils sont l’émergence de sa foi ancrée dans le Dieu de Jésus-Christ, ils sont l’œuvre de l’Esprit-Saint accompli en lui, avec vous, et pour vous. Car cette force de vie qui l’animait, il la puisait, chaque dimanche, dans le pain de la Parole et le Pain de l’Eucharistie : dans cette foi en Jésus-Christ dont le corps brisé est partagé à tous pour nous associer à la vie de Dieu.

Oui, comme il l’a chanté dans les psaumes, en exprimant la prière du croyant, Alain a fait l’expérience que le bonheur du chrétien est d’être « l’homme heureux qui met sa foi en Dieu, car « il est comme un arbre au bord du ruisseau qui donne du fruit en son temps ». (Psaume 1).   Aujourd’hui, c’est ce Dieu qui le « mène vers les eaux tranquilles et le fait reposer sur des prés d’herbes fraîches ». (Ps22)

Chers amis,

Dans le mot qu’Alain nous a adressé en début de célébration, il tenait à dire Merci. Pour Alain, pour sa vie, et son pèlerinage terrestre, nous te tenons maintenant à exprimer notre Merci à Dieu. Par l’offrande du pain et du vin, fruit de la terre et du travail de chaque être humain, nous dirons Merci à Dieu pour la vie d’Alain, pour tout ce qu’il a reçu de Lui en ce monde, pour tout ce que nous avons reçu de lui à différentes étapes de notre vie.  Et prions les uns pour les autres afin de demander au Seigneur de nous animer de son Esprit de paix, de foi et d’espérance pour que nous puissions continuer d’êtres des semeurs de la Bonne Nouvelle, des semeurs qui ouvrent un chemin d’éternité, de résurrection afin que d’autres serviteurs se lèvent pour le travail de la moisson. Que Marie, Notre Dame du Roha, intercède pour nous !

Roland LE GAL (curé)

 

Voir aussi : Alain FLEURY est passé sur l’autre rive

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