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Nouvelle traduction du Missel, un article de Serge Kerrien, diacre permanent

Que l’on soit clair : il ne s’agit pas d’un nouveau Missel mais d’une nouvelle traduction française à partir des textes latins.

Un processus

Depuis 1969, nous nous sommes habitués au Missel de Paul VI, à ses rites, à ses mots. La nouvelle traduction du missel vient d’une instruction de la congrégation romaine pour le culte divin et la discipline des sacrements qui demandait « de rendre de façon fidèle et exacte le texte original (latin) dans une langue vernaculaire (pour nous le français) ».
Cela veut dire que la traduction doit se rapprocher davantage du texte latin. Une équipe de travail francophone a été mise en place par les évêques pour réaliser cette révision de la traduction. En septembre 2017, le pape François publie un texte qui donne davantage de latitude aux conférences épiscopales et précise ce qu’il faut entendre par fidélité au texte original : « ce mot implique une triple fidélité : premièrement au texte original ; fidélité en particulier à la langue dans laquelle il est traduit et enfin, à l’intelligibilité du texte pour ceux à qui il est destiné ».

Ainsi, certaines expressions comme « daigne », « majesté » relevaient, dans le latin, du langage d’une cour royale et donnaient l’image d’un Dieu condescendant. La nouvelle traduction dit « accueille, écoute, Dieu qui a bien voulu, nous te prions Dieu de gloire ou nous te prions, Dieu de majesté ».
D’autres oraisons, utilisant l’impératif, semblaient donner des ordres à Dieu. On a utilisé alors l’expression « Nous t’en prions ou nous te prions », parfois on a aussi traduit « toi qui es bienveillant, accorde-nous ». Ainsi c’est l’expression de la prière adressée à Dieu qui est soulignée.

D’autres exemples existent que vous découvrirez le dimanche 28 novembre 2021, premier dimanche de l’Avent.

Des points particuliers

Les acclamations d’anamnèse ont été modifiées et enrichies.
_ La prière du prêtre après le Notre Père a été retravaillée et la formule « A toi le règne… » supprimée.
A la communion, deux phrases de l’invitatoire du prêtre sont modifiées : « Voici l’Agneau de Dieu, voici celui qui enlève les péchés du monde. Heureux les invités au repas des noces de l’Agneau ».
L’invitatoire à la prière sur les offrandes offre désormais deux possibilités.
Dans le Credo de Nicée-Constantinople, « de même nature que le Père » est remplacé par « consubstantiel au Père », mot à mot du latin.

La nouvelle traduction est indéniablement plus fidèle au latin que la précédente. On peut le contester mais elle prend davantage en compte le latin et les évolutions de la langue française.

C’est l’usage qui dira si cette nouvelle traduction est mieux adaptée à la prière de l’assemblée liturgique ; le but recherché est bien celui-là.

Une occasion favorable

Quoi qu’il en soit, la nouvelle traduction est l’occasion de renouveler notre attention aux paroles de la liturgie. Les mots de la liturgie ne sont pas neutres : ils expriment, le plus justement possible, la foi de l’Eglise qui s’enracine dans la parole de Dieu. Par ailleurs, cette nouvelle traduction donne l’occasion de rappeler le sens de la liturgie eucharistique pour que chacun puisse mieux y participer et en soit enrichi. Enfin, il nous faut nous souvenir que les mots que nous disons ensemble dans la liturgie sont, avec les rites, le signe de l’unité du Corps du Christ que nous formons.
Cette nouvelle traduction nous la recevons : elle nous entraîne à mieux entrer dans le mystère de Dieu, le mystère de notre foi.

Serge Kerrien
Diacre permanent sur la paroisse d’Etables-sur-Mer

 

 

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