Jésus, un vrai cadeau de Noël !
Traditionnelle période de cadeaux, Noël approche à grands pas. Quel sens donnons-nous aux cadeaux ?
Réflexion avec l’abbé Roland Le Gal, curé de la Communauté pastorale du Littoral Ouest.
Un cadeau ne se demande pas, on l’offre gratuitement pour faire plaisir à quelqu’un. Même s’il ne plait pas, on le garde car il traduit l’amour, la reconnaissance. Et, en contrepartie, celui qui a reçu manifeste ses remerciements. Est-ce encore vrai aujourd’hui ? Pas si sûr. Dans sa lettre au Père Noël, l’enfant détaille ce qu’il souhaite laissant peu de place à la surprise. Et quand le cadeau ne convient pas, on le retrouve parfois sur un site internet pour une revente ou un échange.
La vie peut aussi être un cadeau, comme le montre le texte ci-dessous, même si ce n’est malheureusement pas vrai pour tous. Pour beaucoup d’entre nous, il est possible de dire « je suis un cadeau pour quelqu’un ou telle personne est un cadeau pour moi ». Avant d’attendre un cadeau de l’autre, je dois me persuader que je suis déjà un cadeau pour moi-même. J’accepte le cadeau que je suis. Que fais-je de ce cadeau ?
Qu’est ce que j’attends vraiment de Noël ?
Est-ce l’objet que je veux recevoir ou l’amour qui est derrière, les efforts que la personne a mis en œuvre pour trouver le cadeau qui me convienne ?
Et en tant que chrétien, qu’est-ce que j’attends de Noël ?
Dieu nous fait cadeau de Jésus, son Fils. Un enfant fragile. Le paquet n’est pas très joli, il a peu de place dans la société de l’époque, puisqu’il doit trouver refuge dans une étable. Pourtant, c’est un cadeau précieux, un cadeau d’amour que Marie et Joseph ont le souci de présenter aux bergers, emmailloté dans la crèche.
Aujourd’hui, 2000 ans après, ce cadeau interroge toujours
Est-ce que je continue de déballer le cadeau qu’est Jésus, de découvrir qui il est ?
Est-ce qu’il me stimule pour donner un sens à ma vie ?
Le verset 25 de l’Évangile de Matthieu montre la voie à suivre : « J’avais faim, et vous m’avez donné à manger. J’avais soif, et vous m’avez donné à boire. J’étais un étranger, et vous m’avez accueilli. J’étais nu, et vous m’avez habillé. J’étais malade, et vous m’avez visité. J’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi ! ».
Un cadeau comme Jésus n’a de sens que s’il se partage. Personne n’en est propriétaire. Jésus se donne mais chacun reste libre de l’accueillir ou non, de mettre en pratique ou non ses préceptes résumés dans cette phrase de Matthieu « Aimer Dieu de tout son cœur, de toute son âme et de tout son esprit » et « Aimer son prochain comme soi même » (Mt 22,37-39).
Les autres sont des cadeaux.
» Les gens sont des cadeaux que Dieu a enveloppés pour nous les envoyer. Certains sont magnifiquement enveloppés. Ils sont attrayants au premier abord. D’autres sont enveloppés de papier très ordinaire. D’autres ont été malmenés par la poste. Certains sont des cadeaux dont l’emballage laisse à désirer. D’autres dont l’emballage est bien fait. Mais l’emballage n’est pas le cadeau ! C’est si facile de faire une erreur. Et nous rions quand les enfants prennent l’un pour l’autre…
Je suis une personne et donc moi, je suis d’abord un cadeau pour moi-même. Dieu m’a donné à moi-même. Ai-je regardé à l’intérieur de l’emballage ? Ai-je peur de le faire ? Peut-être n’ai-je jamais accepté le cadeau que je suis ? Y-a-t-il à l’intérieur quelque chose de différent de ce que j’imagine ? Je n’ai peut-être jamais vu le cadeau merveilleux que je suis. Les cadeaux de Dieu pourraient-ils être autre chose que magnifiques ? J’aime les cadeaux que je reçois de ceux qui m’aiment. Pourquoi pas les cadeaux de Dieu, mon Père ? Je suis un cadeau pour les autres. Les gens sont des cadeaux reçus ou donnés…. comme Jésus, le fils du Père, donné par amour pour la vie et la joie du monde « .
Propos recueillis par Patrick Bégos.