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Quatre sœurs pour une nouvelle communauté à Étables-sur-Mer

Quatre sœurs de la Providence de Ruillé-sur-Loir vont créer une nouvelle communauté religieuse à Etables, d’ici quelques mois. Faisons connaissance avec elles.

Mgr Denis Moutel et les soeurs de la Providence de Ruillé sur Loir lors de la cousinade le 9 octobre 2021.

Quelles sont les raisons qui ont amené la Congrégation à créer cette nouvelle communauté à Etables ?

Etables-sur-mer est le lieu de naissance de Mère Théodore, figure de proue pour les sœurs de La Providence. La Congrégation est née à Ruillé sur Loir, avec Mère Marie Madeleine du Roscoat vers 1820 (voir historique). Elle a été épaulée par Mère Marie Le Cor, née à Bréhat. Ce sont les deux premières sœurs qui ont pris les rênes de la Congrégation. Depuis cette date, les sœurs ont toujours été présentes à Pléhédel que nous allons quitter pour rejoindre Etables.

La Congrégation a eu plusieurs communautés en Côtes d’Armor : Pléhédel, Pontrieux, Pordic, Saint-Brieuc … La diminution du nombre de sœurs nous oblige à nous recentrer et le choix d’Etables est logique compte tenu de l’importance que représente Mère Théodore pour notre Congrégation.

Comment chacune d’entre vous a accueilli cet appel ?

Sœur Sanduni : Je suis contente d’être présente dans une communauté internationale et d’avoir une mission en France. Bien sûr, il y a la barrière de la langue mais j’ai commencé à apprendre le français. Quand j’ai vu la lettre circuler pour être volontaire, j’ai eu envie de répondre OUI. J’avais confiance que la congrégation me soutiendrait.

Sœur Joelle : Un appel a été lancé auprès de toutes les sœurs quand nos responsables ont décidé de créer cette nouvelle communauté à Etables. Qui voulait y participer ? J’ai été sollicitée. J’ai reçu cet appel et j’y ai répondu avec joie, en faisant un acte de foi, à l’exemple de Mère Théodore. Je fais confiance à la Providence. Je n’ai jamais vécu avec des sœurs non-françaises et j’avais soif de vivre et de partager leur richesse. 

Sœur Berthe : J’ai aussi reçu l’appel de la part de la Congrégation et j’ai envoyé ma lettre après avoir discerné ce que cela impliquait pour moi. Puis-je accomplir cette mission ? Je suis une sœur de la Providence engagée dans une Congrégation apostolique qui œuvre dans tous les continents et participe à la mission universelle de l’Église, comme le rappelle nos constitutions.

Sœur Gilles :  Comme les autres sœurs, j’ai reçu l’appel. Après un temps de discernement, j’ai envoyé ma lettre. J’avais pensé à une mission dans la Congrégation, avec mes sœurs d’autres pays en France et bien sûr dans le pays natal de Mère Théodore. J’étais en Amérique, il y a 3 ans et j’ai une grande affection pour Mère Théodore et je voudrais partager cela avec d’autres.

Que représente pour vous Mère Théodore ?

Sœur Joelle : C’est une sœur de la Providence, un modèle de vie sur lequel on peut s’appuyer. J’admire la force qu’elle a eue en arrivant en Amérique.  Elle est partie d’une communauté d’Ille et Vilaine où elle était enseignante pour aller aux Etats-Unis. En tant que sœurs de la Providence de Ruillé-sur-Loir, nous sommes fières de Mère Théodore.

Sœur Sanduni : C’est un exemple pour moi. Sa façon de vivre et son expérience m’ont incité à m’engager dans une mission internationale. C’est grâce à elle que je suis devenue membre de la Communauté d’Etables.

Sœur Berthe : Mère Théodore est sainte. Sa vie est un exemple pour nous toutes, sœurs de la Providence de Ruillé. Et l’implantation de notre nouvelle communauté ne peut se faire qu’à Etables, un lieu privilégié de notre congrégation.

Sœur Gilles : Pour moi, Mère Théodore est ma sœur, elle était Sœur de la Providence de Ruillé-sur-Loir, nous sommes de la même Congrégation. Nous avons reçu le même appel à la vie religieuse. Mère Théodore est une femme qui, dans sa vie, était forte dans la foi. Elle a fait confiance à la Providence qui est toujours à l’œuvre dans nos vies. Aujourd’hui, Mère Théodore est toujours une source d’inspiration et un exemple : elle nous appelle à prendre soin les uns des autres et de la planète.

Sainte Mère Théodore Guérin

Quelles seront les missions de votre communauté à Etables-sur-Mer ?

Pour le moment, nous ne pouvons qu’esquisser des pistes d’engagement qu’il nous faudra approfondir sur le terrain avec l’équipe pastorale et l’association Providence Armor.

Au niveau social nous pourrions apporter notre aide à l’association Mona Lisa, à la Maison des solidarités, à l’association accueil fraternel Sud Goëlo. Mona Lisa est une association non-confessionnelle qui visite les personnes âgées dans les 3 EHPAD de la paroisse (animations, visites à des personnes seules). La Maison des solidarités regroupe le Secours Catholique, le Secours Populaire, les Restos du cœur, elle est gérée par l’Agglo de St Brieuc. Il y a beaucoup de pauvretés dans la paroisse et il est souhaitable d’être présents à ces personnes.

L’AFSG (Accueil Fraternel Sud Goëlo) accueille et accompagne depuis 4 ans sur la paroisse une famille de réfugiés demandeuse d’asile.

Au niveau ecclésial nous nous intégrerons dans l’accueil de la paroisse. Notre témoignage et notre ouverture internationale peuvent être utiles, par exemple auprès des enfants de la catéchèse. C’est aussi le cas pour la Parole partagée et au niveau de la Pastorale du tourisme. Toutes ces pistes restent à approfondir avec les personnes responsables. Nous souhaitons être proches de la population, par exemple en partageant le jardin potager qui jouxte notre future maison. Et également faire vivre la maison natale de Mère Théodore en organisant des temps d’accueil et de prière.

Propos recueillis par Patrick Bégos

Les quatre sœurs de la communauté d’Étables-sur-Mer

 

– Sœur Berthe Soavelona, 59 ans, est d’origine malgache. Elle a été économe de communauté de la région de Madagascar et responsable de projets de développement (ferme, élevage de poules). Elle a déjà passé deux ans en France au centre diocésain du Mans. Elle aime bien marcher et rencontrer les gens.

 

– Sœur Gilles Quigley, 54 ans, d’origine britannique, a exercé comme infirmière auprès d’enfants et de jeunes handicapés (autistes, enfants et jeunes ayant un handicap physique). Elle a accompagné des familles ayant un enfant handicapé. Elle est artiste en dessin. Elle connaît bien Sainte Marie des Bois, dans l’Indiana (Etats Unis), lieu de fondation des Sœurs de la Providence de Sainte Mère Théodore Guérin.

 

– Sœur Sanduni Opatha, 33 ans, d’origine Sri Lankaise, est aide-soignante. Elle a œuvré auprès de personnes âgées et de personnes en fin de vie (cancer). Elle a suivi une formation pour travailler en école maternelle et a fait de la catéchèse paroissiale. Elle a visité des familles et accompagné des groupes de jeunes. Elle aime chanter et adore le jardin.

 

Sœur Joêlle Lacire, 72 ans, d’origine française, a été infirmière à domicile et en maison de retraite. Depuis sa retraite, elle a été membre d’une équipe pastorale, responsable de la liturgie, accompagnatrice de groupes de prière et de laïcs. Elle est passionnée de jardin.

Un peu d’histoire 

Les sœurs de la Providence forment une congrégation catholique féminine de droit pontifical, fondée en 1806 à Ruillé-sur-Loir par l’abbé Jacques-François Dujarié.

Le père Dujarié réunit autour de lui des jeunes filles désireuses de relever l’Église après la Révolution française et de se consacrer à l’enseignement des enfants et au soin des malades, mais ce n’est qu’en 1820 qu’elles obtiennent un statut religieux. Elles peuvent alors prononcer les vœux habituels de pauvreté, obéissance et de chasteté, auxquels elles ajoutent celui de l’assistance aux malades et de l’enseignement des enfants. La Congrégation connaît un fort développement en 1822 sous la direction de Marie Lecor qui succède à Zoé Rolland du Roscoët et demeure supérieure générale, jusqu’en 1873, c’est-à-dire plus de cinquante ans ! C’est elle qui envoie en 1840 la Mère Théodore Guérin et un groupe de religieuses de Ruillé-sur-Loir fonder en 1840 dans l’Indiana au nord des États-Unis, une nouvelle branche indépendante, les sœurs de la Providence de Ste Marie des Bois.

Elles ouvrent leur première mission à Ceylan (Sri Lanka) en 1948, une autre à Madagascar en 1964. Les lois anti-religieuses de la III République française, obligent les religieuses à prendre le chemin de l’exil. Leurs biens sont confisqués et nationalisés en France. Aussi s’installent-elles en Angleterre en 1896, en Belgique en 1897 et en Hollande en 1902.

Au niveau mondial, la Congrégation est composée d’un peu plus de 250 sœurs dont une cinquantaine à Madagascar, environ 60 au Sri Lanka et une bonne centaine en France. Cinq sœurs sont présentes en Angleterre et une vingtaine en Belgique.

Voir aussi l’article de Patrice CHAUVEL : 

Anne-Thérèse Guérin devenue Sainte Mère Théodore

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