La Folle Journée de Tréguier : L’amitié sociale : pour vous, c’est quoi ?
(cliquez sur l’affiche pour voir les photos de la journée)
La Folle Journée connaît ce jour-là une belle affluence et Tréguier une certaine effervescence …
Quoi de plus naturel ! Ce n’est pas un hasard si la ville de Tréguier a été choisie pour accueillir la Folle Journée : n’est-elle pas le berceau de l’amitié sociale en Bretagne grâce à l’action de Saint Yves, qui en a été le précurseur et l’artisan ?
Oui, la journée est quelque peu folle …
Sur fond de musique et danses bretonnes par le Cercle Celtique Angéla Duval de Paimpol, elle a rassemblé :
- Des Mouvements d’Action Catholique et Associations de Laïcs (1), associés à ce temps fort, venus témoigner de leur manière de vivre l’amitié sociale dans leurs initiatives et questionner Éléna LASIDA ;
- Des participants, de tous bords, courageux, venus pour « s’essayer à l’amitié sociale » conscients de ne pas vraiment cerner cette notion mais voulant « s’y aguerrir » pour aider, à leur mesure, à construire un monde meilleur.
Les paroles très nourrissantes d’Éléna LASIDA n’ont pas déçu …
Pour elle, l’amitié sociale se dit en trois mots : fraternité, culture de la rencontre et dialogue.
Ainsi,
- L’amitié sociale est fraternité quand elle est proximité avec les personnes fragiles, relation en résonance avec l’autre, (2)
- L’amitié sociale est culture de la rencontre quand elle crée cette culture de la rencontre, quand elle est projet de société, quand elle va vers d’autres lieux, vers ceux qui nous sont étrangers, quand elle décloisonne, déconcentre, quand elle traverse les frontières entre les hommes (surtout différents), entre les structures, entre les pays, quand elle fait lien avec la démarche synodale …
- L’amitié sociale est dialogue quand je me laisse déplacer par l’autre, quand il y a réciprocité (je donne et je reçois), quand j’apprends de l’autre, quand je peux dire, comme l’abbé Pierre, « j’ai besoin de toi pour construire ensemble … ».
La conférence de l’après-midi par l’Abbé Guillaume CAOUS, Curé de Tréguier vient appuyer les propos d’Éléna LASIDA. La fraternité, la culture de la rencontre et le dialogue ont guidé Saint Yves toute sa vie par des actes, le tout « chevillé » à ses qualités de cœur telles sa douceur, sa patience, son écoute …
Pour l’abbé CAOUS, St-Yves est un modèle de fraternité. Il n’a de cesse que d’élargir sa famille au-delà des liens du sang. Il ouvre sa maison de Ker Martin aux miséreux, aux éclopés, aux errants. « Il ne réserve pas son amour à ceux qui lui ressemblait » insiste l’Abbé CAOUS. Il reçoit sans préjugé de classe ou de statut, il se fait l’ami des « intermittents du spectacle » de l’époque, tels Raymond le jongleur et sa femme Panthonada. Il donne sans compter jusqu’à ses vêtements.
Il va à la rencontre des malades à l’hospice trop souffrants pour aller vers lui. Il les soigne, les réconforte. Les malades aujourd’hui ne ressemblent pas à ceux du temps de Saint Yves sans doute répugnants, malodorants …
Saint Yves est promoteur de la conciliation qui oblige à l’écoute, au dialogue. Il évite les procédures judiciaires qui dressent le plus souvent les uns contre les autres. Il recherche soigneusement la vérité auprès des adversaires et rend à chacun son droit sans tenir compte de leur statut. Par tous moyens, il rétablit la concorde et la paix entre les parties.
Le Pape François prétend que l’amitié sociale est « une force transformatrice » pour la société. L’Abbé CAOUS va dans le même sens en invitant « à faire fleurir la fraternité, à se donner les moyens de vivre en frères et sœurs et à être des facilitateurs de l’amitié sociale ».
Rosita CARPIER
Responsable diocésaine du MCR
- – ACO, ACF, Asso. Les amis de l’Ile Blanche, CMR, CVX, CCFD-TERRE-SOLIDAIRE, ÉGLISE VERTE, MCR.
- – Synthèse des propos tenus par Éléna LASIDA sur demande au MCR.
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