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L’abbé François-Xavier, nouveau prêtre coopérateur au service de la Communauté pastorale

L’abbé Ogoua Yaovi François Xavier AKAKPO est le nouveau prêtre coopérateur au service de la Communauté pastorale Notre-Dame de la Mer-Étables-sur-Mer.
Originaire du Togo, il quitte Rome où il a étudié durant trois années pour arriver parmi nous. Faisons connaissance.

François Xavier, pouvez-vous vous présenter ?

Je suis prêtre togolais du diocèse d’Atakpamé. J’aurai 41 ans en décembre prochain et je suis issu d’une famille de 7 enfants (cinq garçons et deux filles). Mon papa Pierre était gendarme et ma maman Constance est décédée en 2013.

Je suis issu d’une famille chrétienne pratiquante avec plusieurs oncles prêtres et des religieuses et religieux. Je suis le cinquième prêtre de la famille.

Dès ma première communion, la vocation de prêtre m’a attiré. J’ai lu les récits de la vie de mon saint-patron François Xavier et j’ai voulu devenir comme lui, missionnaire dans le monde.

Après mon baccalauréat, je suis entré au séminaire pour 9 ans en incluant les stages effectués en paroisse.

Vous êtes originaire du Togo, quelle est aujourd’hui la situation politique, économique et spirituelle du pays ?

La situation politique n’est pas stable. Il n’y a pas de guerre ni de terrorisme (à part quelques attaques à la frontière avec le Burkina-Faso depuis quelques mois) mais le contexte politique ne permet pas aux Togolais de se sentir en sécurité. Le pays est gouverné par un régime dictatorial Père-fils depuis plus de 50 ans. Les Togolais souffrent de cette situation mais n’arrivent pas à l’exprimer. Nous vivons avec cette souffrance en nous. La situation économique n’est pas satisfaisante. L’Eglise est considérée par le régime comme une opposition, parce qu’elle défend la cause du peuple souffrant.

Au niveau spirituel, les chrétiens représentent environ 30 % de la population, les musulmans 20 % (autour de la ville de Sokodé). Une bonne majorité de Togolais pratiquent une religion traditionnelle ancestrale. Malgré cette diversité, nous vivons en bonne entente, chacun pratiquant la religion qu’il désire. Entre les membres d’une même famille, il y a souvent des croyances différentes.

Quelle a été votre première mission en tant que prêtre ?

En 2015, aussitôt ordonné prêtre, mon évêque m’a envoyé en mission au Mali dans l’archidiocèse de Bamako. Ce fut ma plus grande joie de « vocation missionnaire ». J’étais responsable d’un secteur avec 7 relais (Communautés chrétiennes), responsable de la famille, des préparations des fiancés pour leur mariage, de la catéchèse,…

Les conditions de vie ont été difficiles au Mali avec la chaleur, le désert auquel je n’étais pas habitué et l’insécurité. Cette mission a été pour moi un véritable défi. J’ai eu la grâce de m’adapter rapidement au milieu chrétien du Mali, très accueillant, ouvert mais difficile. Je suis resté 4 ans et j’ai appris la langue locale. Ce fut une belle expérience.

Puis, mon évêque m’a demandé de venir à Rome pour suivre des études d’Arabe et d’islamologie.

En quoi consistent ces études ?

Le but est de me former en vue du dialogue islamo-chrétien. Pour maintenir une bonne relation entre chrétiens et musulmans, il est nécessaire de bien connaître l’islam, les valeurs qu’il porte, ce qu’il est possible de faire pour renforcer ces liens. Il faut également se protéger contre l’extrémisme de l’extérieur et de l’intérieur.

Mon envoi à Rome fait suite à mon expérience au Mali et à la volonté de mon évêque d’avoir dans le diocèse une personne qui connaisse bien l’islam.

Ces trois année d’études m’ont beaucoup intéressé. J’ai découvert des choses que j’ignorais et j’ai notamment travaillé sur les droits matrimoniaux de la femme dans le mariage musulman. Dans la plupart des cas, cela se passe bien mais il y a aussi des situations où la femme se trouve un peu « piégée », compte tenu de la forte influence de la famille sur le couple.

La première partie de mes études (Master) est terminée, elles se prolongeront plus tard par un doctorat.

Vous connaissez déjà la Bretagne ?

Oui, j’ai effectué trois séjours de remplacement d’été à Lannion, pendant mes études. Cette expérience m’a permis de découvrir la région, de voir comment les Bretons vivent leur foi. C’est une spiritualité particulière, plus intérieure qu’en Afrique, s’appuyant sur les nombreux saints qui ont évangélisé la région.

En Afrique, l’émotion de la foi se voit au travers des chants et des danses durant les cérémonies. Ici, la foi me semble plus personnelle, les gens sont présents mais sont également pressés de rentrer chez eux.

J’ai également constaté que les fidèles sont en majorité âgés et qu’ils attendent de l’écoute de la part du prêtre. Les jeunes sont plutôt absents, mis à part quelques couples engagés.

Durant mon séjour à Rome, j’ai officié dans le nord de l’Italie. On retrouve la même réalité avec une population vieillissante mais j’ai noté une présence plus importante de jeunes notamment pour les rencontres festives, au sein des « Oratorio ». Il s’agit de centres paroissiaux, dotés de salles de rencontres, de jeux, d’un bar ouvert tous les jours, avec de temps en temps des soirées pizzas, où les jeunes viennent, discutent, échangent, posent des questions sans tabou.

Vous êtes nommé prêtre coopérateur dans la communauté pastorale Notre-Dame de la Mer-Étables-sur-Mer ; Comment abordez-vous cette nouvelle mission ?

Pour moi, le mot important c’est la rencontre, pour reprendre les mots du pape François. J’aimerais partir à la rencontre des paroissiens quel que soit leur âge. Le besoin de rencontre fait partie de ma nature de prêtre missionnaire.

J’aimerais faire des visites aux personnes âgées, isolées, aux malades, et leur apporter la consolation de Dieu. Je veux partager des choses avec eux pour gagner en sagesse.

Rencontrer les jeunes est également important. Echanger, répondre à leurs interrogations, peut être dans un cadre convivial comme ce que j’ai observé en Italie.

J’ai participé à plusieurs cérémonies à Etables et à Pordic et les premiers contacts sont bons. Je sens qu’il y a une ouverture de la part des gens. Je viens pour apprendre auprès des paroissiens et leur communiquer mon expérience d’amour et de joie avec Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit.

Avez-vous un message particulier à leur transmettre ?

Je viens en Bretagne, parce que j’ai compris que les bretons m’ont aimé. Je viens, non pas comme un sauveur mais comme quelqu’un qui répond à l’appel de l’amour et qui apportera son expérience évangélique, en toute humilité. Ensemble, en équipe et en famille, nous devons continuer à avancer. Pierre disait à Jésus « Seigneur tu sais tout, tu sais bien que je t’aime » (St Jn 21, 17). Ces mots je les redis aux paroissiens : « Vous savez tout, vous savez bien que je vous aime et je suis là pour vous ». Je suis enthousiaste, j’ai une forte espérance et la volonté de partager l’amour de Dieu avec mes frères et sœurs.

Propos recueillis par Patrick BÉGOS

 

Saint Francois-Xavier en quelques mots

François-Xavier est né en 1506, en Espagne. A l’âge de 19 ans, il part à Paris pour faire des études et être prêtre. En 1530, il devient professeur dans un collège, au cœur de Paris. C’est alors qu’il croise Ignace de Loyola avec lequel il partage sa chambre et dont il retient une question : « Que sert-il à l’homme de gagner l’univers s’il vient à se perdre soi-même ? »

En 1534, François-Xavier prononce ses voeux et en 1537, il est ordonné prêtre, à Venise. En1538, il prend part à la fondation de la Compagnie de Jésus (les Jésuites), avec 5 autres compagnons.

A la demande du pape, François-Xavier part en Asie pour rejoindre les comptoirs Portugais. Après une longue traversée, il arrive à Goa en 1542. Il y rejoint les populations pauvres de la région auxquelles il annonce l’Evangile,… En 1547, il entend parler pour la première fois du Japon. C’est là qu’il décide de poursuivre sa mission, ayant la conviction intime que Dieu le veut là. Après un périple difficile où il devra résister aux tempêtes et aux risques de mutineries, le missionnaire arrive au Japon.
Une seule chose compte pour lui : annoncer le Christ à ce peuple riche d’une vieille culture, enraciné dans un bouddhisme dominant. Il doit pour cela apprendre le japonais et se rapprocher des hommes qui possèdent le pouvoir, notamment l’empereur. Beaucoup de japonais se convertissent et fort de son succès, François-Xavier veut désormais évangéliser la Chine, ce qui reste un voeux pieu, puisqu’il meurt en 1552, épuisé par la mission. Il fut canonisé en 1622.

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