Paix sur la terre

(Édito du bulletin paroissial de Janvier 2023)

Les chrétiens savent bien que le chant du Gloria qu’on prend les dimanches(2) et les jours de grande fête à la messe prend son origine à l’événement de la naissance de Jésus dans le monde. En ces heures saintes, les cieux se sont ouverts et les hommes sur terre ont pu entendre les anges chanter cette hymne de louange : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la terre aux hommes qu’il aime ». (Lc 2, 14) 

Aujourd’hui encore, nous continuons de nous unir à l’univers céleste pour chanter le Prince de la Paix. Et dans le même temps, nous imaginons la peine de beaucoup de nos contemporains à prononcer ce mot de  » Paix « . Quand on imagine des milliers de rescapés de guerre, de réfugiés, de migrants avec des enfants, de femmes enceintes, de personnes âgées, sans couverts ni couverture, quand de petits foyers de guerre ne cessent d’exploser de jour en jour un peu partout dans le monde, on peut vraiment avoir du mal à parler de  » Paix sur la terre « .

Dans le désarroi de leur déréliction, d’aucuns pourraient même se demander où se trouve l’auteur de cette paix à laquelle tout le monde n’a pas accès ! Et pourtant, c’est dans ce contexte que Dieu choisit de venir habiter notre terre, lui le Prince de la Paix, comme jadis, il y a plus de deux mille ans, dans ce peuple juif asservi par une domination étrangère. Nous avons donc raison de continuer à lever les yeux vers lui et à lui demander ce don cher à notre humanité. Nous pouvons alors ensuite nous laisser envoyer par lui dans le monde pour être ces artisans de justice et de paix.

La fête de Noël nous a offert de belles occasions, et nous pouvons toujours en avoir pour participer chacun à sa mesure et à son niveau à la construction d’une paix véritable pour notre terre. Nous rêvons d’un monde où tout le monde vit comme des frères et sœurs. Nous rêvons d’une planète où plus rien ne se fera de mal (Is 11, 9).

Nous rêvons d’une terre où des critères de frontières, de couleur, de langue ne déchirent plus cette race unique que le Créateur Souverain a façonnée à son image et à sa ressemblance.

Nous rêvons toujours … Mais nous savons aussi que cela dépendra nécessairement de l’implication directe de tous et de chacun à la sauvegarde de notre maison commune(3) .

Damien AYOLA

(1) Cf. Jean XXIII, Encyclique Pacem in Terris, 1963
(2) Sauf les dimanches de l’Avent et du Carême
(3) Cf. Pape François, Encyclique Laudato Si, 2015