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Paix et joie, avant d’être ordonné prêtre

Pierre-Emmanuel Doré est en insertion  pastorale dans la communauté pastorale Notre-Dame de la Mer et Étables-sur-Mer, depuis 18 mois. 

Il sera ordonné prêtre le 25 juin prochain à 15h30 en la cathédrale Saint-Etienne de Saint-Brieuc.

A quelques semaines de son ordination, il nous confie ce qu’il ressent.

Pierre-Emmanuel, quelques mots rapides de présentation ?

J’ai 37 ans, je suis le benjamin d’une famille de 4 enfants. Je suis né à Dinan, j’ai grandi à Dol puis à Plaintel. Après mon bac et une prépa scientifique au lycée St Charles de Saint-Brieuc, j’ai intégré l’ENSTA Bretagne à Brest, école d’ingénieur où j’ai étudié l’informatique et l’électronique. J’ai ensuite participé à des recherches sur la fusion des informations à partir de capteurs. Puis, j’ai enseigné l’informatique à l’IUT de Lannion pendant quelques années.

Comment as-tu entendu l’appel à devenir prêtre ?

Mes parents m’ont transmis l’amour de l’Église et du Christ. Nous allions à la messe tous les dimanches et nous participions à la vie de la paroisse. Enfant, j’ai eu pour la première fois le désir de donner ma vie à Dieu. Ma sœur m’avait offert une cassette sur la vie de Saint Martin de Tours et de Saint Antoine de Padoue. Ils avaient tout quitté pour le Christ, ils osaient annoncer l’Évangile aux païens et réalisaient des miracles. Je voulais les imiter. J’ai gardé en moi cet appel. Avec le temps, mon désir de devenir prêtre a grandi.

Dans la vie, il y a beaucoup de façons d’être heureux. Pour moi, être prêtre, c’est un engagement. J’ai vécu de belles expériences d’Église, par exemple dans les aumôneries de l’Enseignement supérieur. J’ai également été confronté à la maladie, elle a constitué un creuset pour ma foi, elle m’a permis de remettre au centre de ma vie ce qui était le plus important : aimer les autres et se savoir aimé de Dieu. Certes, la charge de prêtre est difficile, mais elle repose sur Dieu en qui nous mettons notre confiance. C’est un chemin de vie et de joie. Le fait d’être ancré dans la relation avec le Seigneur aide à faire face aux difficultés.

J’ai cheminé avec mon équipe d’accompagnement, la vie paroissiale m’a aidé à avoir un regard différent sur les réalités du diocèse. Plus la date de l’appel à être prêtre approche, plus cet appel saisit tout mon être. C’est une vraie joie de se savoir appelé. Cela apporte aussi une vraie paix.

Comment se déroulent les études au séminaire ?

Elles démarrent par une année de propédeutique qui est une formation spirituelle pour s’ancrer dans le Christ. Un premier cycle de 2 ans permet d’approfondir sa foi et de découvrir le diocèse. Le second cycle est plus axé sur la théologie et est ponctué par différentes étapes : le lectorat, l’acolytat, le diaconat. La phase de diaconat que je vis actuellement est un engagement sur la route de la prêtrise : se mettre à la suite du Christ, s’engager au célibat, obéir à l’évêque et être au service d’un peuple donné.

Depuis 18 mois, tu es en insertion pastorale dans la communauté pastorale de Notre-Dame de la Mer/Étables-sur-Mer. Comment se passe cette période ?

L’an dernier, j’ai découvert les deux paroisses à raison de deux week-ends par mois et d’une partie des vacances. Cette année, année du diaconat, je passe plus de temps en paroisse, je n’ai plus le sentiment d’être seulement de passage. Cela me permet d’être plus présent sur le territoire, de mieux connaître les personnes et de partager leur quotidien. Je participe aussi à la vie communautaire avec les autres prêtres, au sein du presbytère. Vivre ensemble, c’est grandir en charité et prendre conscience des enjeux pastoraux qui nous lient.

Je me suis également investi dans la vie paroissiale, en célébrant des obsèques, en préparant des mariages, des baptêmes. Cela m’a permis d’être proche des gens dans ce qu’ils peuvent vivre de triste ou de joyeux.

Dans les réunions de préparation au baptême, je me suis rendu compte du travail important réalisé par les laïcs et de la nécessité de soutenir ceux qui participent à la mission de l’Église. J’ai aussi effectué des visites de malades à l’hôpital privé, au sein d’une équipe. Les malades, tout comme les soignants, ont besoin de présence et d’écoute. D’une manière globale, nous avons tous besoin d’être accompagnés et épaulés pour donner du sens à ce que nous vivons.

L’année diaconale aide à mieux sentir ce qu’est la fonction de pasteur. Il faut aimer, prendre soin. Une chose est primordiale, c’est la qualité de notre présence. On peut être sollicité de partout et être présent nulle part. La fonction de prêtre va bien au-delà de la messe du dimanche. Il a plein d’autres choses à faire, y compris de l’administratif. Il faut composer avec tout cela. La relation au Christ, aux autres prêtres et aux laïcs m’apporte un équilibre et une force pour porter cette mission.

Tu es accompagné par une équipe ?

Équipe accompagnement Pierre-Emmanuel Doré.
Décembre 2021.

Une équipe de 10 personnes m’accompagne dans mon cheminement vers la prêtrise. Elle est composée d’une religieuse, d’un diacre, de son épouse et d’autres laïcs ayant des engagements dans la paroisse. La diversité d’âge, de statut social, d’expérience professionnelle et spirituelle est la richesse du groupe.

Une réunion, tous les deux mois, démarre par un temps de prière à partir de textes sélectionnés sur lesquels nous échangeons. Je partage ce qui m’anime, j’écoute ce que les membres du groupe ont à dire sur le sujet. L’équipe est un lieu où on peut échanger en toute simplicité, dans un langage de vérité. C’est un enrichissement mutuel qui m’aide sur le chemin que l’on fait ensemble.

En fin de parcours, avant l’appel, l’équipe est consultée pour témoigner de ce qui est vécu par le séminariste en équipe et en paroisse.

Être proche des jeunes est important pour toi ?

J’accompagne l’équipe de préparation à la profession de foi et un groupe de lycéens, à raison d’une rencontre par mois. Je veux transmettre ce que j’ai reçu, leur faire aimer l’Église et faire en sorte qu’Elle soit un lieu où ils soient heureux de se retrouver ensemble.

J’ai vécu l’une de mes expériences les plus marquantes avec les jeunes lors d’un pèlerinage à Lourdes avec l’hospitalité diocésaine. C’est un temps long et intense avec les jeunes, où nous sommes au service des malades. Ils sont souvent transformés par leur séjour, d’où l’intérêt d’avoir avec eux des temps pour relire ce qu’ils vivent. Cela les aide à grandir et leur permet de voir ce que le Seigneur fait dans leur vie.

Que représente pour toi le ministère de prêtre ?

Le prêtre est un signe de l’amour de Dieu, il doit manifester que le Christ prend soin de nous. Ses tâches sont multiples. En paroisse, il doit être près des gens pour les rejoindre, leur annoncer le Christ, avoir le souci des pauvres, des malades. Il doit aider les gens à prendre conscience que le Christ est présent dans leur vie. Le prêtre est un maillon important pour les aider à rencontrer le Christ et à se mettre à sa suite.

Qu’attends-tu de la communauté des chrétiens ?

En tant que prêtre, j’accueillerai avec joie la communauté qui me sera donnée. On peut s’imaginer une communauté idéale. Ce n’est pas la vérité. Il faut rencontrer la communauté dans sa réalité et l’aimer telle qu’elle est. J’attends de la communauté qu’elle ait un cœur bienveillant pour moi, qu’elle me reçoive comme un don. C’est l’Église qui m’envoie avec mes qualités et mes défauts. C’est un échange mutuel, il faut de la bienveillance de part et d’autre, s’accueillir comme un don mutuellement, et ensemble, se mettre à la suite du Seigneur.

Dans quel type de mission te sentirais-tu le plus à l’aise ?

La mission, on la reçoit de son évêque, on ne la choisit pas. Je serai très content d’aller en paroisse. C’est le cœur de la mission du prêtre diocésain. Je me sens à l’aise dans toutes les missions d’un prêtre en paroisse : se mettre au service des paroissiens me nourrit et m’apporte de la joie. Il y a de la joie à annoncer le Christ aux jeunes pour les aider à grandir, à accompagner les personnes lors des mariages, des baptêmes ou dans les phases plus difficiles de deuil.

Dans le contexte actuel, nous avons besoin de retisser du lien. Je l’ai observé auprès des couples qui demandent le mariage ou le baptême pour leur enfant. Il faut faire communauté avec les gens auprès de qui on vit. Les réseaux sociaux sont un outil qui peut enfermer les gens dans leur solitude et créer de la division au lieu de créer du lien. Nous devons dépasser nos différences et nous rassembler au sein de l’Église, autour du Christ.

 Propos recueillis par Patrick BÉGOS.

 

 

 

 

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