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Se former à l’accompagnement spirituel

Dans un monde en recherche de repères de plus en plus de chrétiens sollicitent un accompagnement spirituel pour mieux suivre le Christ et éclairer leur choix. Le diocèse de Saint-Brieuc propose de former des personnes laïques, consacrées, ordonnées, intéressées par l’accompagnement spirituel. Dans notre paroisse Emmanuel Briand, diacre permanent a entamé cette formation. Nous lui avons demandé ses impressions.

Pour quelles raisons as-tu choisi cette formation ?

Durant mon parcours diaconal, j’ai bénéficié d’un accompagnement spirituel qui m’a été profitable et qui m’a aidé à discerner, avant mes prises de décisions, où le Seigneur m’attendait. Depuis mon ordination diaconale, c’était un souhait de me former à l’accompagnement. En effet dans mon ministère, lors de rencontres, que ce soit dans le milieu familial, professionnel, social, paroissial, les personnes m’interpellent sur des sujets divers, et parfois me confient des choses personnelles. Accueillir et écouter l’autre est essentiel mais comment aller plus loin, comment répondre aux  questions posées ?

Puis est arrivée la proposition du diocèse. J’ai candidaté après avoir consulté autour de moi (épouse, curé, évêque).

D’autre part, j’ai déjà accompagné 4 adultes vers le baptême et je continue. Il m’a semblé que cette formation ne pouvait être que bénéfique dans ce cadre également.

Je ne regrette pas ! Le contenu, la pédagogie, l’organisation, la gestion du temps, tout cela répond et même dépasse mes attentes car l’ensemble est cohérent et solide.

Comment tu définis l’accompagnement spirituel ?

Accompagner, c’est déjà répondre à une personne qui a demandé à être accompagnée. Après, il convient aussi à l’accompagnateur de bien cerner quelles sont les raisons (claires ou non!) qui motivent la demande d’accompagnement.

Le terme accompagnement prend tout son sens. On « accompagne », on peut guider, mais on ne fait pas à la place de l’accompagné. C’est d’abord une rencontre, un accueil, une écoute active. C’est aussi discerner comment Dieu accompagne l’autre dans sa vie, dans ce qu’il vit dans le monde.

C’est relire sa vie dans la prière, l’écoute de la Parole, sans sujet tabou. La parole de l’accompagné doit être libre et l’accompagnant peut reformuler, questionner afin d’aider la personne à discerner ou Dieu l’attend.

Il va sans dire que la discrétion est absolue.

On ne fait pas à la place de l’autre, on ne lui donne pas de conseil, c’est à lui de trouver son chemin. Le questionnement et la reformulation sont là pour l’aider à discerner.

On peut dire que l’accompagnement spirituel est un chemin d’unification, habité par le Seigneur en cohérence avec ce que l’on est.

Quels sont les enjeux ?

Il y a des enjeux importants. Il peut avoir des risques d’emprise et de manipulation, de part et d’autre d’ailleurs. Hélas, le contexte de révélations d’abus dans l’Église nous a montré à quel point il faut être vigilant à ne pas profiter de la confiance et de la vulnérabilité de l’accompagné. L’accompagnant comme l’accompagné doivent garder leur liberté. Le respect de la liberté de l’autre est essentiel. L’accompagnant ne doit pas être en surplomb, en situation d’autorité mais d’accueil et d’écoute active, tout en conservant une juste distance.

Pour éviter les dérives, un outil de « supervision » en groupes est actuellement à l’étude. Les équipes d’accompagnants pourront ainsi se retrouver régulièrement pour échanger sur leurs pratiques, faire une relecture et vérifier le bon positionnement.

Comment se déroule la formation ?

Elle se déroule à la Maison St Yves et s’étale sur 2 ans à raison d’une ou deux journées par mois. En fin de première année, nous faisons une semaine de retraite.
Nous sommes 16 participants : 4 prêtres, 2 diacres, 1 religieuse et 9 laïcs ayant des engagements divers. Nous travaillons beaucoup en groupe. Il y a de nombreuses interventions extérieures. Les thèmes sont divers : l’écoute active, l’accompagnement, le discernement, la prière, la Parole, vie psychique et vie spirituelle …

Nous faisons des exercices pratiques, des mises en situation basés sur la spiritualité ignatienne. Il y a de nombreux temps de prière. Les échanges sont très riches. Le groupe est très soudé bien que nos spiritualités puissent être différentes.

A l’issue de ce parcours une mission d’accompagnateur spirituel pourra être confiée dans le diocèse, ?

On verra comment les choses évolueront. Les besoins sont importants, mais c’est l’Église qui appellera des personnes formées pour cette mission. Comme pour toute mission en Église, celle-ci se reçoit.
Dans tous les cas, tous ces apports ne peuvent que m’aider dans mon ministère diaconal à approfondir la relation avec les personnes rencontrées.
Dans ma profession aussi, l’écoute active est nécessaire face à des personnes en précarité pour leur apporter des réponses adéquates à leurs demandes.

Cette formation est très riche et indispensable pour les personnes souhaitant faire de l’accompagnement spirituel.

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