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Du Togo à la Bretagne

Questions à ADI jacques N’Daam.

L’abbé Jacques, originaire du diocèse de Sokodé (Togo) arrive au service de nos paroisses, à mi-temps. Nous lui souhaitons la bienvenue et nous faisons connaissance avec lui.

Bonjour Jacques. Pouvez-vous vous présenter ? (famille, enfance, scolarité, pays, …)

Je réponds au nom de ADI Jacques N’daam. Par souci d’éviter toute confusion avec le jeu « Jacques a dit », je préfère généralement ne pas commencer ma présentation par mon prénom. Né le 1er août 1986 à Koumondè, un petit village au nord du Togo, j’ai grandi dans un milieu où diverses cultures et religions se côtoient et j’ai étudié avec des amis aussi bien chrétiens que musulmans. Je me situe au milieu d’une fratrie de 7 enfants, avec 3 frères et sœurs aînés et 3 autres plus jeunes que moi. Mon père, Augustin Kogoé Komi Adi, a exercé le métier d’instituteur et est maintenant à la retraite. Ma mère, Marguerite N’Djadio Kola, a dédié sa vie à notre éducation tout en s’impliquant dans de petites activités commerciales.

Vous êtes prêtre du diocèse de Sokodé au Togo : Depuis quelle date ? Et pouvez-vous nous conter l’histoire de votre vocation ?

Le 06 décembre 2014 a marqué un tournant décisif dans ma vie : j’ai été ordonné prêtre pour le compte du diocèse de Sokodé. Depuis mon enfance, une passion profonde pour l’Église animait mon cœur. À l’âge de 10 ans, j’ai intégré le groupe de prière « Enfants Adorateurs » initié par un membre du Foyer de Charité. Ce groupe, tel que son nom l’indique, avait pour mission d’animer les adorations eucharistiques au sein de la paroisse. En outre, servir à la messe en tant qu’enfant de chœur me plaisait énormément. Je me souviens encore du vicaire qui s’était efforcé de trouver une aube spéciale à ma petite taille. Dans ces années, je rêvais d’arborer les vêtements sacerdotaux et de prendre la parole à l’autel, m’identifiant au prêtre en tant que modèle. Ce qui n’était qu’un rêve d’enfance a fini par prendre forme au fil du temps. A partir de la classe de 4ème je participais au « camps des aspirants-séminaristes » : un programme de deux semaines organisé pendant les vacances. Nous apprenions à prier avec le bréviaire et nous recevions des cours d’initiation au grec et au latin. Cela a eu l’avantage de nourrir mon désir de devenir prêtre. Après avoir obtenu mon baccalauréat en 2005, il m’a semblé tout naturel d’intégrer le séminaire. Ma formation s’est étendue sur une période de 9 ans, au terme de laquelle j’ai reçu le sacrement de l’ordre, officialisant ainsi ma vocation sacerdotale.

Depuis votre ordination, quelles ont été vos missions dans votre diocèse ?

Après mon ordination, j’ai été nommé comme secrétaire de l’évêque et vicaire dominical au sein d’une paroisse. J’ai assumé ces responsabilités pendant une période d’un an et demi, jusqu’au moment du départ à la retraite de l’évêque en place. Lorsque le nouvel évêque est arrivé, il m’a renouvelé dans les mêmes fonctions et a également ajouté celle de cérémoniaire. J’ai assumé ces nouvelles charges pendant 3 ans et demi. Ce fut 5 années bien pleines mais aussi passionnantes à la suite du Christ. J’en garde de très beaux souvenirs.

Depuis quatre ans, je crois, vous étiez en études à Rome : Quel a été votre parcours d’études ? Qu’avez-vous découvert ? Que retenez-vous pour votre enrichissement personnel et pour la mission ?

En 2019, j’ai été envoyé à Rome pour une mission d’études à l’Institut Biblique Pontifical, une expérience qui a duré quatre ans. La première année, appelée propédeutique, était principalement consacrée à l’apprentissage de l’hébreu et du grec, langues essentielles pour lire la Bible dans ses textes originaux. Cette première étape a été suivie de trois années pendant lesquelles j’ai acquis les outils nécessaires pour interpréter les écritures bibliques de manière approfondie. En juin 2023, j’ai obtenu ma licence canonique, me permettant ainsi de poursuivre le troisième cycle, que je débuterai dès cette nouvelle année académique. Mon mémoire de fin de cycle portait sur le livre de Ben Sira, un ouvrage sapiential qui a retenu mon intérêt en raison de ses résonances avec la sagesse africaine.

Cependant, le temps que j’ai passé à étudier n’a pas seulement influencé ma vie intellectuelle. J’ai eu l’occasion de découvrir une nouvelle réalité de l’Église, celle de l’Europe en général et de l’Italie en particulier. J’ai eu le privilège de participer à des célébrations présidées par le Pape lui-même. Pendant cette période, je résidais dans un « collège » où vivaient près de 200 prêtres venant d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine. Chacun d’entre nous suivait son propre cursus universitaire, mais nous partagions une vie communautaire qui incluait la prière, les repas et diverses activités, telles que le sport et la culture. Lors des congés de Noël, de Pâques et des vacances estivales (juillet-septembre), nous avions l’opportunité de faire de la pastorale à travers l’Europe. Pendant trois étés consécutifs, j’ai eu l’occasion de découvrir le diocèse de Saint-Brieuc.

Vous êtes nommé à partir du 1er septembre, à mi-temps, sur les paroisses Notre-Dame de la Mer et Étables-sur-mer et vous poursuivrez des études à Paris : Quelles sont vos attentes et vos souhaits pour participer à l’annonce de l’évangile dans le diocèse de St Brieuc et Tréguier, le connaissez-vous un peu ? Quel est l’objet des études que vous allez poursuivre à l’Institut Catholique de Paris ?

Il est tout à fait évident pour moi d’affirmer sans la moindre hésitation que je suis devenu un Breton par adoption. Dès ma première rencontre avec la Bretagne, j’ai été captivé par cette région en raison de son climat atypique, de sa gastronomie, de la célébration des Pardons, etc.

Pendant trois étés consécutifs j’ai eu la joie d’exercer mon ministère sur la Paroisse Cathédrale de Saint-Brieuc. Par la même occasion j’ai eu à connaître un peu les paroisses Notre-Dame de la Mer et Étables-sur-Mer où je suis nommé, soit pour avoir visité l’une ou l’autre chapelle, soit pour avoir été invité par les prêtres ou quelques paroissiens à partager un repas. Avec cette nomination que je viens de recevoir, j’espère, d’une part pouvoir découvrir d’autres réalités pastorales qui vont enrichir ma personne de prêtre et d’autre part, apporter ma modeste expérience à la vie paroissiale.

Mon évêque, en me demandant de poursuivre mes études à la Catho de Paris, veut avoir pour le diocèse de Sokodé un spécialiste en Bible qui pourra contribuer à la formation aussi bien des fidèles que des futurs prêtres, c’est-à-dire les séminaristes.

Merci Jacques. Bienvenu chez vous !

Propos recueillis par Roland

 

 

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