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Homélies de la Toussaint et de la messe des défunts 2023

Cliquer sur les liens ci-dessous pour télécharger les homélies de l’abbé Roland Le Gal pour la célébration de la Toussaint 2023 et la messe des défunts à Pordic le 2 novembre 2023.

Homélie Toussaint 2023 – Communion et Unité

Homélie des défunts – Pordic le 2 novembre.

 

(vous pouvez aussi lire les homélies ci-dessous)

Homélie de la Toussaint.

Frères et sœurs,

Si nous n’êtes pas un arachnophobe, avez-vous peut-être, pris le temps d’observer une araignée tisser sa toile ?

Ça part d’un fil qui va entrecroiser d’autres fils jusqu’à arriver à une toile qui peut se continuer.

Avec l’internet, nous sommes chaque jour plongés, sans forcément le savoir, dans ce web, dans cette toile d’araignée et nous sommes un maillon dans cette chaîne universelle. Avec les réseaux, ces fils invisibles ne cessent de s’accroître, de s’entrecroiser et voici que cette immense toile se trouve amplifier par différentes informations qui voudraient nous relier les uns aux autres, qui pourraient nous enfermer dans une manière de penser, de croire, qui viennent mettre à mal la notion de vérité parce qu’elle nous oblige à intégrer des notions informatiques et numériques pour démêler le vrai du faux. En plus, grâce aux différents likes je crois faire partie d’une grande famille, et d’une véritable communauté amicale !

Mais qui fait l’unité sur cette toile immense ? bien souvent des mains humaines invisibles … 

Est-ce vraiment à cette communion que nous destine la fête de la Toussaint ?

Certes, dans la notion de Tous Saints, il y a cette recherche de communion et d’unité. De communion, parce que nous sommes invités à être ensemble et à vivre ensemble dans l’accueil du don que Dieu nous fait en Jésus-Christ : être des saints c’est-à-dire : d’être et de vivre en disciples de Jésus-Christ qui, par toute notre vie, témoignons de cette Bonne Nouvelle, qui est une espérance pour un monde en crise. C’est ainsi refuser toute fatalité et refuser de s’enfermer dans les peurs, les angoisses et les craintes.

Il y a aussi la recherche de l’unité. En effet, la communion n’est pas une juxtaposition de personnes, d’identités, la recherche d’un salut personnel et individuel, mais le travail de l’œuvre de l’Esprit Saint qui, en nous, au nom de Jésus-Christ, permet au groupe, à la communauté, d’être uni dans la diversité. N’est-ce pas d’ailleurs tout le sens, du rassemblement eucharistique auquel nous participons, ce matin ? Nous ne nous sommes pas choisis mais nous sommes réunis en un même lieu pour la prière, pour célébrer la fête de tous les saints et pour honorer la mémoire de nos défunts. Par ce rassemblement vécu dans la foi, nous formons cette communion dans la diversité et celui qui fait notre unité, parce qu’il est le fédérateur honnête, libre et vrai, c’est le Christ Jésus « premier-né d’entre les morts » !

C’est tout le sens de la prière eucharistique que nous entendrons et prierons tout à l’heure notamment par ces mots : « Humblement, nous te demandons qu’en ayant part au corps et au sang du Christ, nous soyons rassemblés par l’Esprit Saint en un seul corps. » (PE N°2)

« Voici le peuple immense de ceux qui te cherchent ! »

Ainsi, la fête de la Toussaint n’est pas une fête tournée vers le passé. Elle est cette fête qui s’appuyant sur notre passé, nous invite à intégrer notre passé avec ses joies, ses peines et ses blessures pour être capacité de nous projeter dès aujourd’hui vers demain, en vivant non pas dans le passé mais en vivant avec notre passé pour le ressaisir au présent en vue de se projeter dans l’avenir (cf. Charles Pépin in « Vivre avec son passé » 2023).

Ainsi, la fête de la Toussaint nous inscrit dans une histoire, cette histoire sainte où « tout homme, toute femme, est sacré, parce que créé, à l’image et à la ressemblance de Dieu. » Oui, en communion avec tous ceux et celles qui nous ont précédés dans la foi, qui aujourd’hui, font partie de cette « foule immense que nul ne peut dénombrer mais qui ont lavé leurs vêtements dans le Sang » du Christ Crucifié, en communion avec tous ceux et celles qui ici aujourd’hui comme dans différents lieux de notre pays et du monde sont des chercheurs de Dieu, et en communion avec tous ceux et celles qui mettront leurs pas dans les nôtres dans les années futures, nous croyons que la sainteté n’est pas le fruit de nos mérites, de nos œuvres, mais un cadeau que Dieu nous fait en Jésus-Christ lorsque l’être humain devient « un pauvre de cœur, un doux, un artisan de paix, un affamé et un assoiffé de justice, un homme, une femme, qui prend  soin de son prochain » c’est-à-dire de toute personne dont je suis appelé à m’approcher et à aimer comme un frère, comme une sœur, avec l’aide infinie de la miséricorde de Dieu le Père …

Frères et sœurs,

En ce jour de la fête de la Toussaint, soyons fiers de faire partie de cette toile dont le Christ est le fédérateur, lui vrai Dieu et vrai homme, et de nous savoir destinés à cette identité qui ne flétrit pas ni à travers le temps, ni au long des âges : la Sainteté c’est-à-dire cet appel permanent à vivre de cette vie de Dieu en étant des disciples-missionnaires de Jésus-Christ, notre Espérance, cette Sainteté dont nous croyons que désormais ceux et celles qui nous ont précédés en sont pleinement enveloppés pour contempler la lumière de la Vie qui ne finit pas. Que Marie, la première en chemin, nous entraîne sur ce chemin des Béatitudes et de la vie éternelle !

Homélie du 02 novembre 2023 – Tréméloir –

« Venez-les bénis de mon Père… »

« Venez-les bénis de mon Père ! » Mt 25,34

C’est par ces mots que commence le texte de la Parabole que nous venons d’entendre.

C’est par ces mots que Jésus-Christ parle à ses disciples du Royaume de Dieu et de la Vie éternelle.

 

Jésus est identifié, dans ce récit, au Roi qui s’apprête à rendre un jugement. Ce jugement n’est pas de l’ordre d’un tribunal mais il est basé sur la qualité de nos relations humaines, sur la solidarité vécue tout au long de notre existence.

Les « bénis du Père » autrement dit, ceux qui trouvent grâce et bonheur à ses yeux ne sont pas ceux et celles qui se vantent d’avoir réalisé de grandes et de belles choses. La vie éternelle n’est pas le fruit de notre mérite et nos œuvres. Mais « les bénis du Père », sont tous ceux et celles qui tout au long de leur vie terrestre, ont témoigné d’une qualité d’être, d’une qualité d’amour, d’une attitude pleine d’humanité, d’humilité et de générosité. En effet, car comme nous le dit Saint Jean dans la longue prière de Jésus avant son arrestation et qu’il met dans la bouche du Christ : « la vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus Christ » (Jn 17,3)

Or, c’est bien dans cet esprit que Jésus invite les « bénis de son Père » a entré dans l’éternité de son Père. En effet, chaque fois, qu’un homme, qu’une femme, qu’un jeune, qu’un enfant, a pris soin de son frère et de sa sœur dans le besoin, dans la nécessité, en recherchant à améliorer son bien-être par la nourriture, par la présence, par le soin, par l’accueil, – sans lui demander son identité et ses papiers- mais tout simplement parce que, comme moi, il est un être humain digne d’être aimé, d’être consolé, de pouvoir vivre, d’être respecté, chaque fois j’ai reconnu en cet être humain, le Christ Jésus, pauvre, blessé, malade, affamé de nourriture, de miséricorde, de justice et de paix.

Ces « bénis de mon Père » sont les mêmes dont parle le livre de la Sagesse lorsque nous entendons cette parole ! « La vie des justes est dans la main de Dieu ! » En effet, dans la Parabole, Jésus parle de ceux et celles qui s’étonnent d’être appelés « les bénis du Père », en les qualifiant de « justes ». « Alors, les justes lui répondront… » (Mt 25) Mais qu’est-ce qu’être juste dans une dynamique de foi chrétienne au cœur de notre foi en ce Jésus mort et ressuscité ? Pour nous, le premier des justes est Jésus-Christ parce que toute sa vie a été ajustée à la volonté de Dieu son Père.

Par toute sa vie, il a accompli le projet de Dieu : rassembler en sa personne toute l’humanité blessée, meurtrie, en attente de salut.

Ainsi en Jésus-Christ, mort et ressuscité, toute la vie du Royaume de Dieu est déjà là – « Tout est accompli » – mais elle n’est pas encore totalement réalisée tant que l’être humain s’enfermera dans la violence, la haine, la guerre, le profit, la barbarie !

Aussi, frères et sœurs, en faisant mémoire, en ce lendemain de la fête de la toussaint, de tous nos frères et sœurs défunts, membres de nos familles, nos amis, membres de notre communauté paroissiale et de tous les autres, nous espérons, dans la foi, qu’ils ont été accueillis par Jésus avec ces mots : « Venez-les bénis de mon Père ! »

Nous voulons aussi rendre grâce à Dieu pour le témoignage de vie qu’ils nous ont laissé, notamment dans l’éducation transmise, dans le dévouement quotidien au service de la famille, dans un engagement pour un plus de fraternité et d’humanité, dans la qualité des relations nouées au quotidien de l’existence, dans la foi annoncée, célébrée et vécue.

Si nous ne sommes pas appelés à vivre dans le passé et à le ressasser, nous sommes toutefois invités à vivre avec notre passé pour le ressaisir et nous projeter dans ce qui est à découvrir, à construire, à aimer, à créer, pour nous ajuster à la volonté de Dieu Notre Père qui nous redit avec son Fils Jésus : « Chaque fois que vous avez contribué à prendre soin de votre prochain, à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. » (Mt25,40) C’est aussi la mission et la vocation des guides et des membres des équipes funérailles qui, tout au long de l’année, accompagnent les familles en deuil et les aident à honorer la mémoire de leur être cher défunt notamment par la préparation et la célébration d’obsèques chrétiennes en témoignant de notre espérance en un Amour plus fort que toutes nos morts, en recueillant dans les histoires de vie et d’itinéraires, la qualité des relations qui se vérifient  dans les solidarités vécues au quotidien. Merci pour votre engagement, votre dévouement, votre écoute, votre disponibilité, votre témoignage de foi.

En ce soir, frères et sœurs,

A l’intercession de la Vierge Marie, toujours présente auprès de son Fils dans les différents moments de sa vie, prions pour que nos défunts veillent sur nous et nous accompagnent sur ce chemin du service, de la bonté et de la fraternité.

 

 

 

 

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