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Dans nos ténèbres, une lumière

Les deux plus grandes fêtes de l’année liturgique, Pâques et Noël, se célèbrent de nuit, mettant ainsi en exergue le rapport ténèbres et lumière et donc le symbole fort de la lumière. Nos célébrations et les dévotions populaires du temps de l’Avent et du temps de Noël montrent bien la place importante de la lumière dans la vie des chrétiens comme dans nos sociétés. Comment le comprendre ?

Un peu d’histoire 

Depuis les plus anciennes civilisations, l’opposition lumière et ténèbres a existé. Les religions ont intégré ce symbolisme, donnant à la lumière de porter la vie, la joie, la fête, et à l’obscurité de représenter les forces des  ténèbres, le mal, la mort.

Dans la religion juive, la lumière tient une place importante. Au temple de Jérusalem, une lampe était perpétuellement allumée, rappelant la présence de Dieu. On faisait aussi brûler des lampes sur les tombes des prophètes et la fête d’Hanoukka, appelée aussi fête des lumières, rappelait la nouvelle dédicace du temple après sa profanation. Le repas du sabbat ou le Seder pendant la Pâque, comportent un rite de la lumière.

A Rome, on allumait des lampes dans les temples et aux portes des maisons, à l’occasion des fêtes religieuses. On faisait aussi brûler des lumières devant les idoles, les statues de l’empereur et sur les tombes de défunts.

L’usage des flambeaux et des lumières nous vient donc de traditions très anciennes que les premières communautés chrétiennes vont reprendre : lampes à huile lors du Lucernaire, luminaires dans les processions de funérailles et sur les tombes, devant les reliques et les images des saints. Désormais, les lampes et les cierges seront un élément habituel des célébrations chrétiennes.

Quel en est le sens ? 

Les dignitaires de l’empire romain étaient accompagnés de porteurs de torches. Cette pratique s’étant étendue aux évêques, l’Église a rappelé que les luminaires devaient en premier lieu honorer le Christ « Lumière du monde » (Jn 8, 12), et particulièrement l’autel qui en symbolisait la présence.

Bientôt, les chrétiens vont faire brûler des cierges devant les représentations de la Vierge Marie et des Saints. Ils sont le signe d’une vénération qu’on leur porte, le signe de la prière, d’une grâce à demander ou d’un merci à donner. La flamme qui brûle dit l’amour des chrétiens pour Dieu, le Christ, Marie, un Saint.

Des processions des lumières 

Depuis quelques années, on voit renaître ces dévotions populaires portées par la lumière et souvent dédiées à la Vierge Marie. Ainsi le 15 août à Sassoui, en Sardaigne, une procession parcourt la ville avec sept cierges de cinquante kilos chacun que l’on dépose aux pieds de Marie. Le 8 septembre donne lieu à de nombreuses illuminations en Italie en l’honneur de Marie, celle qui annonce le Christ, soleil de notre terre. Le 8 décembre donne lieu en Espagne ou à Lyon à des processions en l’honneur de Marie, occasions non seulement de porter des cierges mais encore d’illuminer fenêtres et balcons d’une multitude de bougies allumées.
Quant au 2 février, la procession des cierges, au début de la célébration, renvoie aux paroles de Syméon au sujet du Christ « lumière qui se révèle aux nations ».

Ces dévotions populaires ont toutes  le même but : honorer le Christ et le suivre, Lui, la lumière qui éclaire nos vies ; honorer Marie qui nous a donné le Christ.

Lumières vives de la liturgie, humbles lumières dans nos crèches, ou statue d’un saint, accompagnateurs de nos processions, les cierges et les flambeaux nous rappellent la présence vivante du Christ ressuscité. Flammes portant à Dieu nos prières, ils nous invitent, à la suite de Marie et des Saints, à vivre en disciples du Christ « Lumière du monde ».

Serge Kerrien

 

 

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