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Le Carême vu par deux paroissiens

A travers le désert, Dieu nous guide vers la liberté. Le Carême est une période de réflexion pour chacun. Deux paroissiens, Pierre Paugam de la paroisse Notre-Dame de la Mer et Malu Guillet de la paroisse d’Étables-sur-Mer nous livrent leurs réflexions sur ce que représente pour eux le Carême.

Pierre Paugam de Plérin

Pierre, pouvez-vous vous présenter ?

J’ai 80 ans, je suis marié et nous avons 2 enfants et 4 petits-enfants. Je suis retraité et j’habite à Saint-Laurent.

Attiré tout jeune par le monde de la mer, je souscris, à 17 ans, un engagement dans la Marine nationale. Des postes nombreux et variés me sont confiés en mer comme à terre, en Métropole, dans les Territoires d’Outre-mer, à l’étranger (Afrique Occidentale-Service Hydrographique, Cambodge-conseiller technique).

De retour en France, souhaitant m’orienter vers la fonction d’assistant de Foyer, j’ai suivi une formation sur la comptabilité, le Code du Travail, les animations artistiques, culturelles et sportives. Pendant 21 ans, j’ai été responsable de Foyer socio-éducatif et de loisirs de la Marine à Lorient, Brest, Tahiti. Mon rôle consistait à diriger, gérer financièrement et administrativement le centre ainsi qu’à l’animer au niveau artistique, culturel et sportif.

J’ai quitté la marine à 48 ans pour cause de retraite. J’ai été appelé par l’Evêque du Diocèse aux armées, via l’Aumônier Régional de la marine, pour occuper un poste d’aumônier- laïc à Brest, pendant 13 ans. Ce poste m’a permis de faire de nombreuses rencontres et d’être à l’écoute des jeunes. Il m’a apporté beaucoup de richesse sur le plan humain avec notamment, l’organisation de veillées-concerts, de ciné-clubs, de pèlerinages militaires internationaux à Lourdes et celui des Rosaires (délégation Marine). Sur le plan professionnel, riche en événements, ma vie a été très diversifiée et épanouissante.

En 2005, c’est l’arrivée à Plérin avec plusieurs postes de bénévolat à la paroisse ?

Je suis rentré à l’EAP (équipe d’animation paroissiale) en 2005 puis j’ai participé à l’équipe funérailles et à l’équipe d’animation liturgique de la maison de retraite des Ajoncs d’Or de Plérin. Je  suis  devenu  guide  funérailles de la paroisse (animation des cérémonies en l’absence de prêtres). J’ai  participé  comme  bénévole  à  l’équipe d’aumônerie de l’Ehpad des Capucins à Saint-Brieuc (visite des malades) et membre de l’équipe d’animation de cet Ehpad. Depuis 2009, je suis trésorier de la paroisse Notre -Dame de la Mer.

Le Carême est-il un temps propice aux efforts décidés pour progresser ?

Le Carême nous prépare à la fête de Pâques. Quand une équipe sportive se prépare à un match important, elle s’entraîne longtemps à l’avance. Le Carême nous est    proposé comme un temps d’exercice ou d’entraînement, pas seulement pour gagner un match mais pour tenir notre place de chrétiens, de véritables fils de Dieu. Il est évident que nous devons être de bons joueurs dans l’équipe « Église » toute l’année. Le Carême nous offre cette chance.

Au désert, Jésus a vécu dans une solitude totale. Cette solitude volontaire nous invite à avoir assez de courage et de personnalité pour décider de ne pas faire forcément comme tout le monde. C’est un appel à la liberté, une expérience personnelle et communautaire de l’amour de Dieu, du bienfait de la foi en Jésus Christ.

Ce temps de Carême nous invite à faire de notre vie une réponse aimante à l’amour de Dieu.

– en nous aimant nous-mêmes, tels que nous sommes avec nos faiblesses et nos richesses.

– en travaillant pour le bonheur et l’épanouissement des autres, puisque Dieu veut le bonheur de chacun.

– en approfondissant notre foi, notre relation à Dieu, notre vie intérieure. Faire de mon lieu de travail, de mon association, un lieu où parler de religion ne soit pas un tabou, un lieu où avoir la foi ce n’est pas une maladie que l’on cache mais une chance et une richesse que l’on offre et dont on témoigne.

Le Carême est pour moi un temps de reconversion intérieure, une période où je prie plus qu’à l’ordinaire. Ce n’est pas une contrainte mais un moment jovial car la résurrection du Christ est au bout.

 

Malu Guillet, de Binic

Malu, pouvez-vous vous présenter ?

J’ai 68 ans, je suis mariée, mère de 3 enfants et grand-mère de 5 petits-enfants. Je suis retraitée après avoir exercé les métiers d’éducatrice spécialisée puis d’institutrice dans l’enseignement public.

Pendant 25 ans, j’ai été très engagée dans le MEJ (Mouvement Eucharistique des Jeunes)  dont  j’ai  été responsable diocésaine pendant 6 ans. Cet engagement m’a montré la dimension diocésaine, élargie de l’Église, tout en m’apportant de la profondeur et de la joie dans ma Foi et dans les relations avec les jeunes adolescents.

J’ai également suivi une formation diocésaine à l’écoute et à l’accompagnement et je m’intéresse beaucoup à la nourriture de la  vie  spirituelle, à  titre  personnel  et   paroissial.

A la paroisse d’Étables, j’ai accompagné des catéchumènes pendant 10 ans et j’anime depuis une dizaine d’années, le groupe de la Parole partagée qui   consiste à partager l’Evangile, au sein d’un groupe de 10 à 20 personnes, un dimanche par mois.  Je  coordonne  les Dimanches en chemin et la journée Accueil-Ecoute-Réconciliation, chaque année, la veille des Rameaux.
Le fil conducteur de mes actions est d’aider les chrétiens à approfondir leur vie spirituelle. Le pivot, c’est la Parole de Dieu. Elle est tellement nourrissante quand on la      médite et qu’on la partage. Je reçois plus que je ne donne.

Que représente pour vous le Carême ?

C’est un temps de recentrage de ma vie chrétienne pour en dégager l’essentiel. C’est prendre du temps pour réfléchir à ce que je vis et voir ce que je peux améliorer pour être plus chrétienne, plus proche de l’Évangile.
L’essentiel, c’est d’essayer de me laisser conduire par  l’Esprit Saint pour davantage aimer Dieu, aimer les autres.

Et cette année, comment avez-vous l’intention de vivre le Carême ?

Comme les années passées, je mettrai en pratique le dry-carême. Je ressens également un appel à mettre plus de silence dans ma vie et dans la prière. Je souhaite être plus à l’écoute de Dieu et des autres et je vais essayer de le vivre.
Lors du Dimanche en chemin, premier dimanche de Carême, nous allons approfondir le sens du baptême et je vais me laisser porter par cet objectif dans mes          réflexions et mes prières, jusqu’à la veillée pascale où chacun est appelé à renouveler son baptême.
Pour chaque semaine, nous (l’équipe de préparation) avons choisi un thème d’approfondissement en lien avec les Évangiles.

Le premier dimanche sera centré sur le signe de croix. La croix est à la fois un signe de mort et un signe de ralliement, de résurrection. Dieu l’a vécu, il sait ce qu’il fait. Comment approfondir le sens de la croix dans nos vies ? En étant, par exemple, plus proche des gens en souffrance (maladie, deuil..) ou en ne se décourageant pas devant les difficultés …

Le deuxième dimanche nous parle de Transfiguration. «Celui-ci est mon fils bien aimé, écoutez-le». Depuis mon baptême, je suis « enfant de Dieu ». Qu’est-ce que ça veut dire ? C’est vertigineux ! Et j’en fais quoi ? « Ecoutez-le ». Parler un peu moins et écouter … Dieu, l’autre …

Le troisième dimanche est axé sur les marchands du Temple. Dieu ne marchande pas, il donne. Reconnaître, remercier pour ce qu’Il me donne … Accueillir les dons de l’Esprit … Peut-être en choisir un ? La sagesse,  la force, le conseil … s’en imprégner …

Le quatrième dimanche nous parle de Nicodème et de la lumière. Dans le contexte actuel où le sentiment de           morosité domine la société, comment favoriser ce qui est lumineux, positif et essayer de refléter cette lumière à nos frères et sœurs ?

Le cinquième dimanche est illustré par le grain qui meurt et porte du fruit. Comment pouvons-nous à notre tour, durant ce Carême, nous alléger de tout ce qui         encombre notre vie et porter du fruit ? Accueillir les fruits de l’Esprit … la joie, la paix, la patience, la bonté …

Le sixième dimanche (les Rameaux) est précédé de la journée Ecoute, prière et Réconciliation. C’est un temps de pause dans l’église de Binic, aménagée pour favoriser la réflexion intérieure, le dialogue, la prière, le pardon pour nos deux paroisses.

Pour moi, même si cela demande des efforts, le Carême ne doit pas être une période culpabilisante et rigide. C’est, au contraire, une période qui ouvre à l’espérance, au don de Dieu, au fruit, à l’accueil de l’autre.

Ces 40 jours nous amènent de la mort à la résurrection du Christ et nous montrent que la Vie est plus forte que la mort. Mais cela ne se fait pas sans combat, ça ne vient pas tout seul. L’effort, ça coûte parfois, mais au bout, il y a la Vie.

Propos recueillis par Patrick Bégos

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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