Homélie du 11 juin 2024 – Soirée des bénévoles de la paroisse d’Étables-sur-Mer
11 juin fête de saint Barnabé
Frères et sœurs,
Jésus vient de proclamer les béatitudes. Il vient de donner son programme. Un programme renversant car il va à l’encontre de la volonté de puissance et de domination et donne la priorité aux petits, aux faibles, aux fragiles, aux cœurs purs, aux artisans de justice et de paix.
Poursuivant son sermon sur la montagne, il qualifie ses disciples de deux mots importants : le sel et la lumière.
« Vous êtes le sel de la terre ! ». Nous avons combien le sel est le signe et le symbole de ce qui donne du goût et de la saveur à la vie. Nos amis africains peuvent trouver le sel quelque peu fade face au goût du piment ! Nous sommes le sel de la terre. C’est un éloge important de Jésus à notre égard. C’est souligner combien le chrétien est invité à témoigner dans ce monde de cet évangile qui donne du goût à la vie, qui donne saveur à notre quotidien. Nous pouvons rendre grâce ce soir pour cette année pastorale et missionnaire vécue ensemble : rendre grâce pour toutes les fois où nous avons été un peu de sel pour les autres, pour les toutes les fois où les autres ont été un peu de sel pour moi-même, pour toutes les fois où dans la paroisse, la commune, le relais, le quartier, j’ai été témoin d’expériences de vie et de fraternité qui ne font pas de bruit mais qui témoignent d’un élan du cœur et de l’œuvre de l’Esprit !
« Vous êtes la lumière du monde ! » A la différence du sel, la lumière se voit. Elle brille. Elle illumine. Jésus se définit lui-même comme la « lumière du monde ». A la suite du Christ, nous témoignons de ce phare, comme le cierge pascal qui vient briser les ténèbres dans la nuit de Pâques et célébrer la Résurrection. Être lumière dans ce monde c’est rendre visible la présence de ce Dieu à l’œuvre qui vient nous éclairer de l’intérieur par le don de sa Parole et de son Eucharistie, et nous donner les moyens de discerner les signes de temps et répondre aux aspirations humaines et spirituelles de nos contemporains.
Demandons-nous ce soir, dans quels lieux, à quels moments, auprès de qui, nous avons été signe de cette lumière du Christ durant cette année pastorale ? Et quelles personnes, quels événements, ont été pour nous des signes de la présence agissante du Christ en nous et dans ce monde ?
Enfin, dans la première lecture, nous avons un écho de la vie des premières communautés chrétiennes. Dans un contexte de persécution, les premiers chrétiens n’ont pas eu peur de témoigner de leur foi en Jésus mort et ressuscité et d’annoncer cette Bonne Nouvelle dans un monde marqué par la dictature romaine. Et lorsque les communautés s’agrandissent ou se multiplient, ils ont osé prendre des décisions pour répondre aux attentes de leurs semblables. Ils ont osé bouger, se déplacer, renoncer au sur-place.
Mettre Saul qui deviendra Paul et Barnabé au service de l’évangélisation des nations païennes de l’époque, c’était déjà faire le pari que l’Évangile s’adresse à tous, que le Christ, ce frère universel, est venu pour toute l’humanité et non pour quelques privilégiés.
Que l’exemple de la communauté d’Antioche nous inspire pour trouver et ouvrir des chemins nouveaux pour proposer l’Evangile qu’est Jésus-Christ à ce monde en quête de sens, de repères, de foi et d’espérance. Réjouissons-nous pour les enfants, les jeunes et les adultes qui osent frapper à notre propre pour cheminer notamment vers le baptême et offrons-leur, par notre accueil, par notre écoute, par la reconnaissance de leurs qualités et de leurs talents, la chance de renouveler de l’intérieur de la vie de notre communauté paroissiale.
Aussi, ce soir, à l’intercession de saint Barnabé, apôtre des nations, rendons grâce à Dieu le Père par son Fils Jésus, pour notre joie de donner gratuitement et de recevoir gratuitement, et, offrons sous le signe du Pain et du Vin tout ce qui fait que les compétences de chaque bénévole soient un enrichissement pour le Corps du Christ dont nous sommes tous les membres.
Amen.
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