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Fin de mission pour Anne Lemire, coordinatrice de la catéchèse …

Anne, peux-tu te présenter ?

J’ai 46 ans, je suis mariée avec Alexandre, il est Québécois, orthophoniste à l’hôpital. Nous habitons à Plérin depuis 2009. Nous avons 5 garçons qui ont entre 8 et 18 ans.

Depuis septembre 20218, cela va faire la 6ème année que je coordonne la catéchèse de l’éveil à la foi (3-7ans) en primaire (8-11 ans), sur les 2 paroisses, Notre-Dame de la Mer et Étables-sur-Mer.

Qui t’a appelé à cette mission ?

Depuis notre arrivée à Plérin, j’étais investie avec d’autres mamans bénévoles de la paroisse, dans l’animation de l’éveil à la foi.

En juin 2018, le curé, Roland Le Gal m’a proposé d’être salariée à mi-temps pour coordonner la catéchèse, en tant que laïque en mission ecclésiale. Je n’ai pas dit oui tout de suite, j’ai évalué le pour et le contre… je ne me sentais pas à la hauteur de cette mission, surtout d’un point de vue  » théologique « . Heureusement, il y avait la possibilité de se former au diocèse, à la maison Saint-Yves, à l’école d’évangélisation (une journée par mois durant 2 ans), j’ai commencé en même temps la formation et ma mission sur les deux paroisses. J’ai vraiment apprécié ce parcours. Par la suite, j’ai eu la chance, presque chaque année, de suivre quelques cours en Visio à la maison Saint-Yves, soit avec l’Université Catholique d’Angers ou l’ICP (Institut Catholique de Paris). Cela m’a permis de prendre du recul par rapport à la réalité du terrain, de grandir, de questionner et d’approfondir ma foi. 

Qu’est-ce que tu as aimé ?

J’ai aimé le côté très relationnel de ce travail.
J’ai rencontré beaucoup de familles, de parents, d’enfants, de personnes impliquées dans l’église, dans le diocèse, dans la paroisse… Plein de visages me viennent en tête… c’est impossible de citer tout le monde !
J’ai vraiment apprécié de collaborer avec Roland et Damien, Jacques et les autres prêtres de passage, les diacres, les équipes des catéchistes et de la pastorale des jeunes, les équipes éducatives des écoles catholiques, les équipes de laïcs en mission ecclésiale (dans la catéchèse, dans les aumôneries …) et le service diocésain de la catéchèse.

Je pense aussi à toutes les personnes engagées dans les 2 paroisses (les secrétaires Corinne et Annie, les accueillants qui assurent les permanences, les  musiciens, les chorales, les sacristains, les fleuristes, les équipes funérailles, les membres des EAP et CPAE …).

Je remercie tout le monde. Il y a beaucoup de bienveillance, de respect, d’entre-aide, de confiance et j’ajouterais aussi de joie !
J’ai aussi aimé monter des nouveaux projets, en équipe : participer entre autres, à remettre en route les temps forts de l’éveil à la foi, la catéchèse familiale.

Qu’est-ce que tu as trouvé difficile ?

Le plus pénible, ce sont les mails ou les messages envoyés qui restent sans réponses, les absences des enfants non expliquées… le silence radio …
Sentir (fréquemment) que la catéchèse est la 5ème roue du carrosse … c’est l’activité qui passe en dernier … Sentir le désengagement de certaines familles …
L’église n’est pas épargnée par ce qui se passe dans la société, par la mouvance parfois individualiste et consumériste : c’est difficile de trouver des personnes qui s’engagent ; c’est difficile de satisfaire des demandes pour le lendemain … Il y a une perte de l’esprit communautaire et sans compter celle du sens …

Quel est ton ressenti après 6 ans à coordonner la catéchèse ?

Sur une année scolaire, il y a des périodes plus chargées que d’autres (la rentrée, Noël, Pâques, les 1ere communions …) et des périodes plus calmes (durant les vacances scolaires). J’ai appris à anticiper, à m’organiser pour ne pas me laisser déborder. C’est un défi de trouver un équilibre entre la vie pro/vie perso.

En mars 2020, le COVID est passé par là, tous les projets sont tombés à l’eau … il a fallu rebondir … puis un 2ème coup de massue en octobre 2021, le rapport de la CIASE (sur les scandales dans l’église) comprendre, apprendre des erreurs … Ce n’est pas facile à digérer. Cela m’a donné envie de quitter l’église catholique. Et puis, on remonte dans la barque, on relève les manches … contre vents et marées …

Cette année, j’ai dû lever le pied, j’ai manqué d’énergie. Ma foi a vacillé. J’ai pris la décision qu’il était temps pour moi de passer le flambeau. J’espère qu’il y aura quelqu’un pour prendre le relais en septembre …

Quels sont tes projets pour après ?

Je suis très reconnaissante de ces 6 belles années au service des deux paroisses. Je ne quitte pas le bateau, je vais travailler à la maison Saint-Yves, plus précisément à la chancellerie : gérer les registres de catholicité, les demandes de mariage, les archives du diocèse … un travail plus administratif avec des horaires plus cadrés. Et je vais me former en droit canonique avec l’ICP, j’ai beaucoup à apprendre, j’ai hâte de découvrir cette nouvelle mission.

Propos recueillis par Jean-Louis Kervizic.

 

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