Homélie (et photos) pour le pardon de sainte Anne du Portrieux – Vendredi 26 juillet 2024 –
« Heureux ceux qui voient et entendent ! »
Au moment de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques à Paris.
Frères et sœurs, chers amis,
(cliquer sur la photo pour voir le diaporama)
Notre pardon de sainte Anne cette année revêt un caractère particulier. Il se vit et se célèbre au moment même où se vit à Paris la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques et para-olympiques.
Dans l’évangile, alors que Jésus vient d’enseigner les foules sur le sens du Royaume et sur la Parole qui peut porter de bons fruits lorsqu’elle est semée et enracinée dans de la bonne terre, il s’exclame : « Heureux ceux qui voient ce que vous voyez, Heureux ceux qui entendent ce que vous entendez ! » Certes, il parle de l’action de Dieu en actes au cœur du monde par la venue du Christ-Jésus dans notre histoire, et par cette action qui se continue à travers les âges, et aujourd’hui, grâce à l’œuvre, à la puissance de l’Esprit-Saint, ce souffle de vie, ce souffle de paix, ce souffle de fraternité et de communion, ce souffle d’espérance.
Durant de nombreuses semaines, dans différents coins de France, en métropole et en outre-mer, la flamme olympique a brillé au cœur des cités, des monuments, des territoires. Depuis la Grèce, elle a été passé de main en main, comme un relais infini d’une flamme fragile qui désire briller dans nos vies et dans nos cœurs et qui nous conduit sur les chemins des jeux et de la compétition.
Oui, heureux sommes-nous, au cœur d’un monde incertain sur son avenir, de voir la flamme, de voir et d’accueillir cette lumière comme signe de communion, de fraternité, de paix.
Heureux sommes-nous d’être témoins de la transmission de cette flamme par des acteurs divers et différents, représentatifs d’une France bigarrée et métissée, qui fait sa richesse. Heureux sommes-nous, de voir l’engagement de tant de personnes, enfants, jeunes, adultes, pour une œuvre commune où l’essentiel est de participer et où les êtres humains témoignent des capacités et des charismes qui les animent, au prix parfois de nombreux renoncements et d’efforts fournis.
Mais quel est le ressort de cet engouement pour un événement mondial ? Heureux sommes-nous d’entendre la clameur des spectateurs et la volonté des athlètes ! Mais au cœur de tout engagement et de toute passion, il y a cette force intérieure qui nous vient d’un Autre, qui nous invite à prendre confiance en soi et à faire confiance aux autres pour atteindre un objectif.
Le Pape François dans son message du 27 juin dernier écrit : « Le sport est un langage universel qui transcende les frontières, les langues, les races, les nationalités et les religions ; il a la capacité d’unir les personnes, de favoriser le dialogue et l’accueil réciproque ; il stimule le dépassement de soi, forme à l’esprit de sacrifice, favorise la loyauté dans les relations interpersonnelles ; il invite à reconnaître ses propres limites et la valeur des autres. Les Jeux Olympiques, s’ils restent vraiment des “jeux”, peuvent donc être un lieu exceptionnel de rencontre entre les peuples, même les plus hostiles. Les cinq anneaux entrelacés représentent cet esprit de fraternité qui doit caractériser l’événement olympique et la compétition sportive en général. (Message François à l’archevêque de Paris, Laurent Ulrich, pour les JO Paris 2024)
Ste Anne et St Joachim, parents de la Vierge Marie et grands-parents de Jésus, le Fils de Dieu, ont été témoins d’un événement qui a dépassé leurs espérances : La venue de Dieu dans notre histoire. Cet événement, depuis 2000 ans, a bouleversé notre monde. Or, comme tout être humain, Jésus, le Sauveur, nait d’une femme et devient peu à peu celui qui fait la volonté du Père. Jésus est cet athlète, qui durant sa vie cachée à Nazareth, s’est préparé, comme un sportif, à la mission d’annoncer la Bonne Nouvelle, s’est nourri des Ecritures et de la vie croyante de sa famille et de ses contemporains, pour annoncer au monde : Dieu croit en vous, croit en l’humanité. Il vient vous rencontrer au cœur de votre quotidien pour qu’en son Fils, vous soyez toujours associés à son projet d’amour, de communion, de paix et de fraternité. Avec le Christ Jésus, qui a risqué toute sa vie pour le bien de tous, nous sommes invités à témoigner de la flamme de vie, la flamme d’amour – comme ce chaudron que nous allumerons tout à l’heure avec M. le Maire sur le quai – pour que nous osions avancer dans ce monde avec le désir de ne pas nous enfermer sur nos certitudes et nos peurs, mais avec le désir de nous dépasser, de nous surpasser, de nous laisser bousculer pour l’aventure du large en ayant pour horizon ce Dieu Père qui nous entraîne à emprunter des chemins nouveaux pour bâtir à notre niveau la fraternité et tisser des relations d’amitié sociale et de paix.
Frères et sœurs, chers amis,
Au moment de rendre grâce à Dieu dans la prière de l’Eucharistie, qu’à l’intercession de Ste Anne, nous lui confions ces jeux olympiques et que nous lui confions cette trêve estivale que nous vivons sur cette terre bretonne : que ces jours soient des jours de grâces et de joies !
Roland LE GAL (curé)
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