Choisir ensemble
A la fin de ce mois, le 23 novembre, je vivrai une assemblée diocésaine avec les 150 représentants de nos paroisses, communautés, services et mouvements. Le sujet retenu pour cette assemblée annuelle nous concerne tous : comment discerner sur nos choix pastoraux ?
Autrement dit : comment s’y prendre pour poser des choix qui font du bien, pour prendre des décisions qui font progresser la communauté, chacune et chacun de nous dans ses engagements ?Nous faisons l’expérience de nombreux choix dans notre vie la plus quotidienne. Ils peuvent être parfois précipités, soumis à l’air du temps ou trop solitaires. Ils peuvent être également heureux et nous faire progresser personnellement et avec les autres.
Comment choisir ensemble ?
Le synode de l’Église, qui vient de se terminer à Rome, nous donne une méthode pour veiller à la place de chacun dans toutes les décisions que nous prenons : la conversation spirituelle. Elle n’est pas nouvelle mais le pape François nous demande de l’approfondir pour une Église plus missionnaire :
« le discernement ecclésial pour la mission n’est pas une technique d’organisation, mais une pratique spirituelle à vivre dans la foi et n’est jamais l’affirmation d’un point de vue personnel ou de groupe, ni ne se résout en une simple somme d’opinions individuelles» (Rapport de synthèse du synode N° 81).
Chacune de nos rencontres en Église est un acte de foi. Nous voulons croire en l’Esprit Saint qui est à l’œuvre dans nos assemblées et dans la vie de tous les enfants de Dieu. Nous ne voulons pas oublier l’Esprit Saint, encore moins le congédier. C’est pourquoi le recueillement et la prière sont si importants dans nos rencontres les plus quotidiennes.
Ayant écouté l’Esprit, nous pouvons mieux entendre les autres : les écouter jusqu’au bout sans nous empresser de répondre, les écouter avec attention pour sortir des préjugés, les écouter avec charité pour que chacun soit encouragé à donner son avis.
Dans le contexte d’individualisme que nous connaissons, nous avons vraiment besoin de l’Esprit-Saint, qui unifie sans uniformiser, qui diversifie sans diviser.
C’est ainsi que nous sommes ajustés progressivement au Christ, en qui le Père nous a tout donné.
« Bien-aimés, voyez quel grand amour nous a donné le Père pour que nous soyons appelés enfants de Dieu et nous le sommes. » (Jn 3,1)
Dans la Toussaint, cette belle fête de l’espérance, nous recevons de nouveau notre dignité d’enfants de Dieu, aimés sans condition et appelés à aimer toujours.
A Saint-Brieuc, le 30 octobre 2024
+ Denis MOUTEL
Évêque de Saint-Brieuc et Tréguier