L’espérance ne déçoit pas
Au moment où vous recevez ce bulletin, l’Eglise fête la Toussaint puis, dès le lendemain, la mémoire des fidèles défunts. C’est à la fin du premier millénaire qu’apparaît dans la liturgie cette prière pour les morts qui va vite se répandre et s’adosser à la Fête de tous les Saints.
Cette période est par excellence un temps d’espérance. Nous nous rappelons nos défunts et nous prions intensément pour qu’ils rejoignent la cohorte des saints au nom du salut pour tous opéré par la mort et la résurrection de Jésus Christ. Ainsi, la tristesse du deuil et le manque de nos chers disparus peuvent devenir pour nous l’occasion d’un authentique pèlerinage d’espérance, suivant en cela les mots de saint Paul : « la détresse, nous le savons, produit la persévérance ; la persévérance produit la vertu éprouvée ; la vertu éprouvée produit l’espérance ; et l’espérance ne déçoit pas, puisque l’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné » (Rm, 5, 4-5).
« L’espérance ne déçoit pas » : c’est précisément par ces mots que le pape François fait débuter le texte par lequel il invite à vivre le Jubilé de 2025 dont nous allons beaucoup entendre parler ces prochains mois et c’est lui qui nous invite à devenir des pèlerins d’espérance pour ce temps fort que l’Eglise se donne de manière ordinaire tous les 25 ans : « Nous rencontrons souvent des personnes découragées qui regardent l’avenir avec scepticisme et pessimisme, comme si rien ne pouvait leur apporter le bonheur. Puisse le Jubilé être pour chacun l’occasion de ranimer l’espérance » (Spes confundit, n° 1).
A l’occasion de la Toussaint, les saints sont alors une voie idéale pour commencer à ranimer en nous cette espérance. Dans son encyclique sur l’espérance Spe salvi au n°3, le pape Benoît XVI nous propose l’exemple de sainte Joséphine Bakhita, canonisée en l’an 2000. Réduite en esclavage et régulièrement battue, des circonstances plus favorables et la rencontre de bonnes personnes lui permirent de rencontrer le Christ et d’être libérée de toutes les servitudes. Elle n’eut de cesse ensuite de répandre l’espérance qui était née en elle de la foi et de l’amour. Chacun d’entre nous a ainsi un ou plusieurs saints dont il se sent plus proche pour l’aider dans ce pèlerinage d’espérance.
Avec la Toussaint et la commémoration des fidèles défunts puis avec le Jubilé, réapprenons alors le chemin de l’espérance, dont le monde a tant besoin.