Catéchuménat

« ME VOICI ! »
Par cette exclamation dite avec conviction, les 88 catéchumènes de notre diocèse ont ainsi répondu à l’appel décisif de notre évêque en l’église Saint-Nicolas de Loudéac le 9 mars dernier.
Nous avons pu deviner sur les visages des appelés, la joie, la foi, l’émotion !
Quelle grâce pour nous accompagnateurs de catéchumènes ! Avec Samira et Sixtine, nous avons la joie d’accompagner Jean-Charles et Éva. Au fil des mois, nous sommes témoins de la grâce de l’Esprit-Saint qui travaille les cœurs !
En effet, depuis plusieurs années, nous sommes dans une très grande joie lorsque nous découvrons les catéchumènes qui cheminent vers les sacrements de l’initiation chrétienne, parfois des personnes très éloignées de l’Église, de par leur histoire familiale en particulier.
Souvent, un évènement de vie, une rencontre ou un signe de Dieu faisant irruption de manière inattendue dans leur vie, les font pousser la porte des maisons paroissiales ou contacter un chrétien de leur entourage.
A partir de là, les catéchumènes entament un parcours avec une équipe. Ils découvrent alors les Écritures Saintes autour desquelles des réflexions s’engagent. Beaucoup de questions nous sont posées sur les Évangiles afin d’approfondir leur connaissance de la vie du Christ, mais aussi pour développer leur propre relation avec Lui. Des questions philosophiques et théologiques sont aussi régulièrement abordées.
Le rôle de l’accompagnateur est d’abord celui de l’écoute, puis du dialogue avec une personne qui parfois découvre tout de la foi catholique. Bien que nous utilisions le même support pour le parcours, chaque cheminement qui se construit dans l’équipe est unique. Il est en effet important d’accueillir le ou la catéchumène avec sa personnalité, son parcours de vie et son niveau de connaissances. Le but est de partir d’où les personnes se trouvent pour, comme dans tout accompagnement spirituel, leur permettre de s’unir de plus en plus au Christ.
Lors de nos rencontres, nous vivons aussi des temps de prière ensemble. Nous pouvons témoigner de cette relation personnelle à Dieu qui est déjà bien présente dans leur vie spirituelle et qui croît tout au long du chemin.
En tant qu’accompagnateurs de catéchumènes, nous avons donc un rôle catéchétique, « d’éveilleurs » mais de surcroît, nous marchons également avec eux à la suite du Dieu trinitaire. A travers leurs chemins, nous réalisons aussi le nôtre comme des disciples « chercheurs de Dieu ». L’enrichissement est vraiment réciproque entre croyants qui côtoient la Parole de Dieu et qui prient ensemble. Souvent, un véritable lien fraternel s’instaure progressivement entre nous.
Souvent édifiés par la trajectoire intérieure des catéchumènes, nous ne pouvons que rendre grâce à Dieu qui se révèle à travers eux.
Emmanuel Briand – diacre
L’appel décisif à Loudéac
L’appel décisif est une étape importante dans le parcours vers le baptême. Le catéchumène exprime son souhait de recevoir les sacrements de l’initiation chrétienne. Il est présenté par l’équipe d’accompagnement pour être appelé par l’Évêque. C’est l’appel décisif qui a rassemblé cette année 88 catéchumènes du diocèse de Saint Brieuc et Tréguier, autour de Mgr Moutel à Loudéac, le 9 mars dernier.
Quel est le profil de ces catéchumènes ? « Leur âge moyen est de 23 ans, tous les âges sont représentés et les 3/4 des catéchumènes ont moins de 26 ans », précise Benoît Rault, diacre en charge des catéchumènes. 52 sont des personnes majeures et 36 des mineurs. On retrouve beaucoup de lycéens et d’étudiants, une majorité de femmes (66%).
« Les catéchumènes ont déjà quelques notions religieuses. Ils ont eu des contacts avec des membres d’autres religions (protestantisme, boudhisme…), ils sont en recherche d’un chemin spirituel. Ils ont déjà glané des informations et confronté leur culture».
Quel est le moteur de cette quête ? « La tradition occupe une place importante. Certains sont attirés par la tradition dans la liturgie. La notion de salut n’est pas évoquée dans leur lettre à l’Évêque mais elle est très présente. Le sens de la plénitude et de l’épanouissement ressort dans leur souhait de témoigner ».
« Ils reçoivent la tradition comme un héritage dans leur quête de Dieu » souligne Benoît Rault.
Propos recueillis par Patrick Bégos