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Le Temps Pascal

Passer du ‘ voir et croire ’ au ‘ croire sans voir ’
Le livre des Actes des Apôtres rapporte que, pendant les quarante jours qui ont suivi Pâques, le Christ Ressuscité s’est montré plusieurs fois à ses disciples. L’Ascension marque la fin de ses apparitions et la Pentecôte, avec la manifestation de l’Esprit Saint, les débuts de l’activité missionnaire des apôtres. Voyons maintenant ce que peuvent nous suggérer les textes dominicaux de ce temps pascal, situé entre la fête de Pâques et celle de la Pentecôte. Ces suggestions seront autant d’étapes pouvant baliser notre chemin de foi vers la Pentecôte. 

Voir ne donne pas la foi mais la foi a besoin d’être nourrie par des paroles et des actes.
C’était après la mort de Jésus (Jn 20,19). Les portes fermées disent toute la crainte des disciples face aux autorités juives et le risque de subir le même sort que leur maître. Les disciples restent confinés alors que Marie de Magdala leur avait annoncé sa rencontre avec le Christ. « La paix soit avec vous !» Cette parole de Jésus est suivie d’un acte montrant qu’il est bien le Crucifié qui se manifeste à eux. Thomas, le disciple absent, veut voir et rencontrer Jésus par lui-même. Il n’est pas un pur esprit et a besoin de voir pour croire (engager sa vie et sa foi en Dieu). Sa foi ne naît pas du fait qu’il ait vu le Seigneur mais résulte de la Parole du Christ : cesse d’être incrédule, sois   croyant(1). Jésus nous fait passer du « voir et croire » au « croire sans voir » depuis la découverte du tombeau vide. Il nous faut maintenant -en tant que croyants- croire sans voir, sur la parole du disciple bien-aimé et le témoignage de son évangile.

Les disciples entrent dans le mystère pascal, passant de la nuit au matin, de l’échec à la surabondance.
Le retour à une vie ordinaire semble s’imposer aux disciples   (Jn 21,1-19), comme si la présence de Jésus ne fut qu’une parenthèse. Le récit met en évidence l’échec de la pêche des disciples. Face à cet échec, Jésus vient bouleverser leur perspective : c’est de l’autre côté (miser sur la foi !) qu’il faut jeter le filet. La rencontre avec le Ressuscité a lieu aussi au cours d’un repas déjà servi (la grâce divine précède les disciples). Ce repas devient le lieu de la réconciliation entre Jésus et ses disciples, qui l’avaient renié au cours de sa Passion. A la triple question : « M’aimes-tu ? », Pierre répond par un triple « Oui Seigneur », en écho positif à son reniement. Le Christ inscrit la réponse de Pierre dans une mission ecclésiale et universelle : celle du « vrai berger qui donne sa vie pour ses brebis ». C’est dans cette perspective que Jésus invite Pierre à le suivre.

Chacun est responsable de son propre salut.
La 1ère lecture et l’évangile de ce 4è dimanche de Pâques peuvent être entendus ainsi : Tout homme est appelé au salut, mais c’est à chacun d’y répondre dans la Foi. Paul et Barnabé se placent dans cette perspective, à Antioche, lorsqu’ils appellent à la foi leurs auditeurs (Ac 13,46). Le salut s’incarne alors dans un peuple de témoins, dans une Eglise visible qui reflète l’invisible. C’est la foi qui les caractérise.

Image Pixabay

Aimer comme Jésus devient un témoignage vivant de l’évangile.
Le livre des Actes et la lecture de l’Apocalypse (21,1-2) nous font voir un monde nouveau : la Jérusalem nouvelle, qui dépasse les limites d’un peuple élu ou d’une catégorie de croyant. L’amour de Dieu n’exclut personne ; il regarde toute personne avec amour. Dans l’évangile, la mention de la sortie de Judas annonce déjà les épreuves de la communauté johannique et les ténèbres qu’elle devra traverser. Dans ce cadre, et par le commandement de l’amour mutuel, Jésus définit la vie ecclésiale comme un véritable témoignage de foiSe nourrissant de la vie et des paroles de Jésus, la communauté ecclésiale devient un témoignage vivant de l’Évangile.

L’Esprit Saint ouvre à l’intelligence des paroles et de la vie du Christ.
Les Actes des Apôtres (15,1-2.22-29) nous parlent du 1er concile de Jérusalem, amené à établir un lien entre la foi et la Loi, intégrant la tradition de Moïse et l’ouverture aux païens dans une même foi. S’il est vrai que la Loi est comme une carte qui balise le chemin de la foi, cette carte ne suffit pas. La boussole de l’Esprit Saint est vitale pour nous guider sur notre chemin et prendre le bon itinéraire. L’Esprit Saint -le Défenseur- représente l’action de Dieu en faveur des siens. Accueilli dans la foi, Il ouvre à l’intelligence des paroles et de la vie du Christ. Au don de sa vie, au don de l’Esprit, Jésus ajoute le don de sa paix – le shalom – qui représente plus qu’une absence de guerre ou de violence. Il est l’accomplissement du dessein de Dieu. Le départ du Christ inaugure ainsi le temps de la paix divine, l’avènement d’une ère nouvelle dont la communauté est le lieu d’accomplissement. 

« A vous d’en être témoins ! » 
La fête de l’Ascension célèbre la montée de Jésus vers son Père. Ses disciples firent alors le deuil de sa présence charnelle (2). Luc insiste sur leur incompréhension : après la résurrection et la rencontre avec le ressuscité, les apôtres prennent peu d’initiatives et attendent tout de Jésus : « Seigneur, est-ce maintenant que tu vas rétablir la royauté en Israël ? » (Ac 1,6). La présence de Jésus les rassure, mais les empêche d’accomplir la mission qu’ils ont reçue. Ce qui fait dire à Jésus : « Il est bon pour vous que je m’en aille » (Jn 16,7). Son absence est en même temps forte d’une promesse et d’une invitation à la mission : « Vous allez recevoir une puissance, celle du Saint Esprit qui viendra sur vous ; vous serez alors mes témoins à Jérusalem et jusqu’aux extrémités de la terre ». Les apôtres sont invités à prendre leurs responsabilités pour devenir les témoins du Christ par toute la terre. Mais « Pourquoi restez-vous là à regarder vers le ciel ? » (Ac 1,11). Cela signifie que le temps des témoins est commencé… et se poursuit aujourd’hui : c’est à nous chrétiens d’être témoins de la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ !

L’unité des croyants représente le témoignage missionnaire de l’Église.
Dans l’évangile de Jean, la prière de Jésus s’élargit au-delà du cercle des premiers disciples pour rejoindre toutes les communautés. Leur unité, fondée sur l’amour du Père et du Fils, représente leur identité et leur mission. Plus large qu’un entre-soi, elle représente le témoignage missionnaire de la communauté. Nous réalisons pourquoi Jésus confie cette unité des croyants à son Père … lorsque nous constatons de nos jours combien cela est difficile, sans parler de l’unité des nations face aux défis actuels.

La Pentecôte, aboutissement du chemin pascal, nous ouvre à une vie nouvelle.
A la Pentecôte, l’unité dans la diversité des langues et des peuples est mise en avant. L’important est de ne rejeter personne mais que tous puissent trouver leur place dans cette communauté pour témoigner de la vie nouvelle initiée par le Christ. « Si vous m’aimez… » La foi au Christ ne peut s’entendre que dans cet engagement à aimer les siens (tout être humain). Cet amour ne se réduit pas à un sentiment bienveillant. Il est -à l’image du Christ- un amour fait d’humilité et de don de soi. Le Christ offre tout pour ses disciples, jusqu’à sa vie. Le Défenseur (3) – l’Esprit Saint – représente maintenant l’action de Dieu en faveur des siens. Son enseignement, et les signes qu’il nous envoie, nous aident à interpréter les paroles de Jésus à la lumière de la croix. Seul le don de l’Esprit, accueilli dans la foi, ouvre à cette intelligence des paroles et de la vie du Christ. « L’esprit que vous avez reçu en vous ne fait pas de vous des esclaves ! » nous dit St Paul. Cet esprit nous libère de la chair (de nos peurs, nos faiblesses, nos inclinations…) et de tout ce qui nous rend esclave, pour nous faire vivre.

Ces commentaires peuvent nous inspirer les étapes suivantes, sur notre chemin entre Pâques et Pentecôte :
° Voir ne donne pas la foi mais la foi a besoin d’être nourrie par des paroles et des actes.
Croire sans voir est plus facile quand tout va bien.
En pleine actualité tourmentée, quels sont -localement ou à plus grande échelle- les initiatives actuelles qui me semblent porteuses d’espérance ? Quelles paroles entendues ou quels écrits nourrissent ma foi ?

° Les disciples entrent dans le mystère pascal, passant de la nuit au matin, de l’échec à la surabondance.
L’itinéraire que les disciples ont vécu peut éclairer notre chemin. Le message que Dieu nous envoie, par la Passion-Résurrection de Jésus, nous appelle à quitter l’homme ancien (ce qui nous empêche de grandir en humanité) pour accueillir la vie de l’homme nouveau, inspirée par Jésus et son Esprit. Sommes-nous appelés à vivre la Passion de Jésus pour accéder à notre résurrection ? Pas sûr ! mais l’itinéraire du temps pascal peut constituer pour nous un chemin qui nous mène à une vie toute autre… notre résurrection ici-même.

° Chacun est responsable de son propre salut. C’est une caractéristique de la foi et de la vie chrétienne. C’est la liberté de l’homme et de la femme d’adhérer ou non à l’offre divine et d’engager sa vie. Et les fruits de cette adhésion sont à la mesure de l’investissement de chaque croyant-te pour vivre selon les valeurs de l’évangile.

° Aimer comme Jésus devient un témoignage vivant de l’évangile.

Afin de ne pas tomber dans les ténèbres affichées par les médias (vraies ou fausses nouvelles), savons-nous voir les multiples initiatives qui illustrent cette invitation à aimer comme Jésus ? A commencer par l’espace de notre communauté de paroisses ?

° L’Esprit Saint ouvre à l’intelligence des paroles et de la vie du Christ.

Rappelons-nous qu’avec l’Esprit Saint, nous avons reçu la sagesse, l’intelligence, le conseil, la force, la connaissance, la piété, la crainte (écoute confiante) de Dieu. Oui, L’Esprit nous ouvre à cette intelligence, lorsque nous tablons sur ses 7 dons et capacités qui nous sont personnelles, quand nous restons attentifs aux signes que L’Esprit nous envoie chaque jour (événements, rencontres, dialogues, lectures…), et que nous sommes assidus-es à la lecture ou l’écoute régulière de la Parole de Dieu

° « A vous d’en être témoins ! »  Nous le sommes déjà, plus ou moins. Comment l’être davantage ?

° L’unité des croyants représente le témoignage missionnaire de l’Église.  Nous savons combien cela est difficile. Les relations et les communications interpersonnelles sont bien souvent polluées par de multiples facteurs qui enveniment les relations. En tablant sur le principe d’unité dans la diversité, nous pouvons choisir de partager ou dialoguer sur ce qui nous rassemble au lieu de ce qui nous sépare. Qu’en pensons-nous ?

° La Pentecôte, aboutissement du chemin pascal, nous ouvre à une vie nouvelle.

A nous, à moi de jouer !
Jean-Marie Rabain

Inspiré de commentaires bibliques de : P. François Bessonnet, Au large biblique ; P. Damien Stampers, diocèse de Blois.

  1. « À Jérusalem, par les mains des Apôtres, beaucoup de signes et de prodiges s’accomplissaient dans le peuple. » (Ac 5,12) La foi de la première communauté chrétienne s’exprime par des actes.
  2. Dans la 2ème lecture, Paul dit que Dieu l’a établi au-dessus de toutes les puissances et de tous les êtres qui nous dominent (à distance des influences et pouvoirs humains). Aujourd’hui, nous n’avons de contact avec Jésus qu’à travers les Ecritures. Il reste présent par les consignes vécues qu’il a données et, outre le commandement d’amour qu’Il nous a laissé, l’Esprit nous accompagne pour vivre cet amour. Mais tout cela se passe dans l’invisible.
  3. Pour évoquer l’Esprit Saint, Jean emploie le mot défenseur car il fait allusion au monde hostile à la Révélation et aux persécutions fréquentes de l’époque.

 

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