Trouver mon horaire de messe : Voir les horaires

Relire les rites célébrés à la veillée pascale

Une catéchèse mystagogique

Petit retour en mars 2020 : le premier confinement COVID entre en vigueur en France.

Nous pouvons relire cet événement en deux temps :

  1. Ce qui s’est passé concrètement. Chacun-e de nous en a vécu une expérience personnelle.
  2. Les enseignements que l’on a pu en tirer et les conséquences sur notre vie personnelle (santé morale, isolement, déficit relationnel…), nos relations humaines (distance physique, crainte d’être contaminés, tensions entre pro et antivax…). Conséquences aussi sur notre environnement : moins de pollution, liberté rendue à la nature, économie mondiale ébranlée… De cette expérience, nous avons pu tirer des enseignements pour faire de nouveaux choix, ou rester dans l’aveuglement jusqu’au retour à la normale.

Ce confinement nous a aussi révélé combien notre monde était interdépendant. Il a soulevé un coin du voile sur les nombreux mécanismes de régulation -et d’exclusions- qui gèrent la vie des peuples mondiaux, c’est à dire les mystères de l’équilibre fragile des peuples.

Le service national du Catéchuménat propose une démarche analogue de relecture aux nouveaux baptisés adultes (les néophytes) de l’année, afin d’affermir leur foi : le temps mystagogique.

De quoi s’agit-il ? La mystagogie-quatrième temps de l’initiation chrétienne – consiste en une catéchèse faite à partir de rites qui ont été célébrés. C’est un chemin privilégié pour entrer dans l’intelligence de la foi ; on reparle de la célébration pour s’éclairer sur le sens et la portée des rites.

Le Rituel de l’Initiation Chrétienne des Adultes (RICA) nous indique ceci :

Les néophytes acquièrent une intelligence plus complète et plus fructueuse des mystères [de la foi chrétienne] grâce avant tout à l’expérience des sacrements reçus et à la catéchèse qui l’accompagne. RICA 237 (RR38). Les nouveaux baptisés recueillent l’expérience et les fruits des sacrements reçus, et entrent plus profondément dans la vie et la mission de la communauté des fidèles. RICA p.20

Le moment principal de la mystagogie est constitué par ce que l’on appelle les « messes pour les néophytes », c’est-à-dire les messes des dimanches de Pâques. En plus de la rencontre avec la communauté assemblée et de la participation aux mystères, les néophytes y trouvent des lectures qui leur sont particulièrement adaptées, surtout dans l’année A du lectionnaire. RICA 239 (RR40)

Partons maintenant de l’expérience de la foi pour mieux cerner ce qu’est la mystagogie.

En 2003, les évêques de France proposaient un livret intitulé « Aller au cœur de la foi ». La liturgie était considérée comme une voix privilégiée pour entrer dans l’expérience chrétienne. Ils proposèrent d’entrer dans ce cœur de la foi en approfondissant ensemble l’expérience de la foi que la veillée pascale nous donne de vivre chaque année ; ce qui consiste à effectuer une catéchèse mystagogique.

Lors de la veillée pascale … Rassemblés dans la nuit, nous étions une foule… pas encore un peuple. Le feu a crépité et le cierge pascal fut allumé : nous y avons reconnu le Christ comme notre lumière. Chacun a reçu sa lumière de ce cierge. Nous sommes alors devenus un peuple de croyants, écoutant la même Parole de Dieu [divers textes qui ont marqué l’histoire de son peuple]. Assis à la table de la Parole, et à son écoute, nous avons été visités par cette Parole. L’expérience que la liturgie nous fait vivre alors nous permet d’identifier les dynamismes de vie engendrés par ces textes.

L’offrande du pain et du vin, qui passe dans l’assemblée et offerte par celle-ci, est chargée du vécu de l’assemblée. Le pain de nos vies, composé de tous les dons reçus [talents, expériences, acquis] et façonné de nos mains [fruits de nos actes et activités] est en train de devenir corps du christ. « Il prit du pain », en référence à sa vie entière. Une vie jour après jour entièrement reçue et donnée, tout entière eucharistique. Lorsque le prêtre dit qu’il prit le pain, notre propre vie est saisie dans celle de Jésus. « Ceci est mon corps » : notre vie et la sienne sont unies dans son offrande au Père.

En communiant … en accueillant son corps sacramentel, je me dispose à accueillir la vie [éclairée] qu’Il me donne chaque jour au fil des rencontres et des expériences. Cela me renvoie aussi à l’expérience [mystagogique] des disciples d’Emmaüs : ils reconnaissent Jésus à travers le geste de la fraction du pain, parce que ce geste posé devant eux et pour eux est venu ouvrir leurs yeux et leurs cœurs. La mystagogie éveille la foi, non pas en fournissant des preuves mais en transformant le regard.

En sortant de cette veillée … Nous quittons le temps du rite pour entrer à nouveau dans le temps de la vie. C’est dehors que la lumière est à propager, c’est là que son Esprit nous accompagne chaque jour, dans nos actes et nos responsabilités. Nous passons d’une communauté rassemblée à la communauté dispersée [la diaspora].

Le temps du rite – qui nourrit notre foi – s’est déroulé hors de notre quotidien pour mieux nous renvoyer dans le temps de l’histoire humaine afin d’y manifester notre foi.

Une expérience mystagogique pour tous en paroisse ?

La mystagogie  est vécue par toute la communauté (…) quand elle médite les Écritures, célèbre les sacrements, exerce la charité. Le mystère accomplit alors son œuvre à l’intérieur des personnes. (Site SN CC) Ce temps de transformation, de conversion, aide à faire le passage du signe au mystère. Derrière l’humanité de Jésus, il s’agit de découvrir progressivement sa condition de Fils de Dieu ; derrière l’histoire de l’Église, son mystère de « sacrement de salut » ; derrière les signes des temps, les traces de la présence et du dessein de Dieu. (DGC 108) Nous pouvons aussi découvrir, en vivant notre condition de baptisé-Prêtre-Prophète-Roi, le mystère de notre humanité.

Il importe aujourd’hui de déployer toutes les richesses de la mystagogie : plus seulement en la limitant à la catéchèse post-baptismale, mais en la déployant dans toute la vie chrétienne. Car tout est donné du salut de Dieu dans les sacrements de l’Initiation Chrétienne mais tout reste à accueillir vraiment.

Une question peut nous aider : Dans quel dynamisme de vie avons-nous été plongés [comme dans une piscine baptismale] lors de la célébration de notre baptême, lors de la veillée pascale… ou de toute célébration eucharistique ?

Jean-Marie Rabain, d’après diverses sources :

SN Catéchèse et Catéchuménat ;
Congrès national Catéchuménat St Pétersbourg 2013 ;
RICA ; Catéchèses mystagogiques de Christian SALENSON, 2008.

 

 

 

Défilement vers le haut
Résumé de la politique de confidentialité

Ce site utilise des cookies afin que nous puissions vous fournir la meilleure expérience utilisateur possible. Les informations sur les cookies sont stockées dans votre navigateur et remplissent des fonctions telles que vous reconnaître lorsque vous revenez sur notre site Web et aider notre équipe à comprendre les sections du site que vous trouvez les plus intéressantes et utiles.

Lire l'intégralité de la Politique de Confidentialité