Pardon de Notre-Dame d’Espérance à Étables-sur-Mer et Homélie de l’abbé Roland Le Gal le 15 août 2025

Près de 500 personnes se sont retrouvés sur l’esplanade de la chapelle de Notre-Dame d’Espérance à Étables-sur-Mer pour célébrer la fête de l’Assomption.
Après une procession depuis la plage du Moulin, tous, estivants et paroissiens, ont acclamé, chanter et prié Marie.
L’abbé Roland Le Gal, curé, présidait cette célébration pour la dernière fois, puisque fin août il rejoindra le pays de Lorient.

Homélie du 15 août 2025 – Étables-sur-Mer

Pardon Notre Dame d’Espérance –  » Marie se mit en route rapidement « 

Frères et sœurs,

Aujourd’hui, dans ce magnifique site surplombant la baie de St Brieuc et dans le pourtour de la chapelle N.D. d’Espérance, nous célébrons la fête de l’Assomption de la Vierge Marie. Marie est accueillie dans la gloire du Ciel par son Fils Jésus-Christ et partage désormais en plénitude la vie de ce Dieu qui est venu la bousculer dans son quotidien, dans sa jeunesse, dans sa vie tranquille de fille et de femme de Nazareth.

Mais avant d’entrer dans le repos de Dieu, – que nos frères et sœurs orthodoxes appellent la Dormition, « Le sommeil éternel » -, Marie, la mère de Dieu et notre mère, a dû vivre son chemin de femme et de croyante sur les routes de Palestine, en se laissant guider par le souffle de l’Esprit.

Ainsi, comme le souligne l’évangile que nous venons d’entendre, après avoir été choisie par Dieu pour devenir la mère de Jésus-Christ le Sauveur et après avoir répondu favorablement à cet appel, elle se « met en route rapidement, avec empressement » pour aller rejoindre sa cousine Elisabeth, elle aussi, dans l’attente d’un heureux événement.

Se mettre en route, se mettre en chemin : tout un programme de vie, tout un itinéraire spirituel.

Se laisse porter par un élan : c’est dans cette dynamique que Marie, Notre Dame d’Espérance, s’empresse de rejoindre sa cousine Elisabeth. Alors, celle qui porte le dernier des prophètes, Jean-Baptiste, signe et symbole de la 1ère alliance de Dieu avec son peuple, et celle qui vient d’être choisie pour porter Jésus, le Messie attendu, signe de la nouvelle alliance de Dieu avec toute l’humanité, se rencontrent et manifestent la joie de vivre l’événement de la fécondité et de la vie qui naît et se développe.

Tous les deux sont alors boostées dans leur vie de femme et de croyante. Elisabeth exprime sa joie et sa surprise en accueillant Marie : « Comment ai-je ce bonheur que la mère de mon Sauveur vienne jusqu’à moi ? »

Marie réserve sa réponse. Elle la donne en exprimant sa joie et sa louange au Créateur dans la prière du Magnificat. « Le Seigneur fit pour moi des merveilles : Saint est son Nom ! » Il s’est penché sur son humble servante !

Mais, toutes les deux sont conscientes que pour avancer sur le chemin de la vie et du Royaume, il faudra affronter et franchir les obstacles, par une route sinueuse qui les conduira toutes les deux à être affrontées à la mort de leur enfant : Martyr pour Jean le Baptiste, calvaire et supplice de la Croix pour le Christ. 

Ainsi, Marie devient la première figure de tout missionnaire : elle devient témoin privilégié de la Bonne Nouvelle dès le début et elle est comblée de sa plénitude de mère lorsque, comme dit le livre de l’Apocalypse de façon imagée, elle « a le soleil pour manteau, la lune sous les pieds, et sur la tête une couronne de douze étoiles. » (Ap11)

Quelle chance, de se retrouver ici ce matin, en cette année du Jubilé de l’Espérance, pour célébrer le Christ-Jésus, qui nous montre, en Marie sa mère, le chemin de la vie chrétienne et pour vivre une pause spirituelle au cœur de l’été !

En effet, Marie est pour nous modèle de toute croyante, modèle de sainteté. Nous sommes engagés, depuis notamment notre baptême sur ce chemin de sainteté, – non celui de la perfection, de la compétition, de la performance – mais celui où nous accueillons dans le quotidien de nos vies la présence du Dieu Vivant, de ce Dieu qui nous fait passer en son Fils mort et ressuscité, des ténèbres à la lumière, de la tristesse à la joie, du repli sur soi à l’ouverture à l’Autre et aux autres, sans distinction, du doute à la confiance, du conflit au dialogue, à la réconciliation, à la Paix.

Frères et sœurs,

En ce jour de la fête de l’Assomption de la Vierge Marie, au moment où je m’apprête à transmettre le flambeau après avoir été votre pasteur pendant 8 ans, rendons grâce dans la prière de l’Eucharistie pour ces 8 années vécues ici à Étables-sur-Mer dans le souci d’être disciple-missionnaire et de témoigner « de la joie de l’Évangile ». Rendons grâce pour toutes les bontés que nous semons et récoltons sur nos chemins de vie et de foi et prions pour tous ceux et celles qui attendent un geste, une parole, de réconfort, qui leur donnera le ressort nécessaire, celui du souffle de l’Esprit-Saint, pour continuer le chemin dans l’espérance. Que Marie, Notre Dame d’Espérance, soit notre modèle de tout « pèlerin d’espérance » et, nous encourage sur ce chemin de confiance, par son invitation : « Faites tout ce qu’il vous dira ». Que Marie, Notre- Dame d’Espérance, dans la gloire du ciel, intercède pour nous ! Amen.