Pardon de Notre-Dame de la Cour à Lantic et homélie de l’abbé Roland Le Gal – 15 août 2025

Chaque 15 août, l’Église catholique célèbre la fête de l’Assomption.
Le traditionnel pardon du 15 août de Notre-Dame de la Cour en Lantic a eu lieu avec enthousiasme. Comme chaque année, se mêlent le religieux, le profane et toutes les générations qui viennent confier leurs intentions à Marie dans la belle chapelle du XVè siècle.
La célébration était présidée par l’abbé Roland Le Gal, curé de la la paroisse d’Étable-sur-Mer et responsable de la Communauté pastorale Littoral Ouest, pour son dernier pardon à Lantic, accompagné par l’abbé Didier Samne, prêtre du diocèse de Banfora au Burkina Faso qui sera présent du 1er août au 31 août.
Dès 8h00 les pèlerins se sont mis en route depuis le parking de l’Estran à Binic pour une marche » des Terre-Neuvas » direction la chapelle de Notre-Dame de la Cour à Lantic. (marche de 7 kms environ) qui était ouverte à tous.
Puis à 11h00 a eu lieu la messe à la chapelle, célébrée par l’abbé Roland Le Gal, curé, pour son dernier pardon de Lantic. Le bagad Sant Ké était présent le matin et l’après-midi. Un temps de liturgie était réservé aux enfants .
L’après-midi, à 15h00 les vêpres ont eu lieu puis la procession mariale accompagné par le bagad Sant Ké.
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Homélie lors de la Procession Mariale – Lantic 15/08/2025
« Qui est ma mère, mon frère, ma sœur ? »
Frères et sœurs, chers amis,
Dans l’évangile que nous avons entendu avant de quitter la chapelle N.D. de la cour, Marie, la mère du Christ et notre mère, – celle que nous honorons aujourd’hui en ce 15 août – avec ses proches est à la recherche de son fils. Elle se demande, avec d’autres, s’il n’a pas perdu la tête. Elle est face au doute de la mission de son Fils. Or, la réponse de Jésus renvoie immédiatement à l’essentiel : « Qui est ma mère, mon frère et ma sœur ? » Ce sont tous ceux et celles qui font la volonté de mon Père. Jésus ne renie pas sa famille humaine qui l’a nourrie, fait grandir, qui l’a éduquée pour accomplir les premières étapes de sa vie. Mais, en toute liberté, il tient à manifester que sa vraie famille a une dimension plus large et prend sa source divine, dans le cœur de sa foi en ce Dieu Père et Créateur.
Et nous aujourd’hui, qui sommes réunis pour « la miaou » de Lantic, que répondrions-nous à Jésus s’il nous faisait une telle réponse ?
Nous lui dirions certainement que notre priorité va d’abord à notre famille humaine : à la joie des rencontres familiales, aux liens du sang, aux repas partagés, à l’expérience de l’intergénérationnel : enfants, jeunes, adultes, à l’amour vécu et partagé, à l’amour reçu et donné, aux gestes d’affection et de tendresse que nous pouvons nous manifester.
Et il pourrait nous répondre, pour élargir l’espace de notre tente : Par le rassemblement et le pèlerinage que vous effectuez aujourd’hui en honorant ma Mère, Notre Dame de la Cour, vous formez une famille qui témoigne de cette capacité que nous avons à nous unir dans la diversité pour nous ressourcer, pour prier, et pour trouver le courage et la force nécessaires pour vivre dans ce monde en pleine mutation. Nous sommes aussi une famille capable d’œuvrer à notre niveau pour l’entente, la paix, le pardon et la réconciliation.
Et moi comme prêtre, avec vous depuis 8 ans, je me laisse aussi interpellé par la Parole de Jésus et je lui réponds : Oui, en répondant à ton appel à te suivre pour une vie au service de l’Evangile et de toute personne, sans distinction, je ne renonçais pas totalement à ma famille humaine mais tu m’envoyais pour créer des liens, pour nouer des relations, avec une famille au dimension de ton universalité. Avec vous, et pour vous, j’ai été un frère, heureux d’être accueilli dans cette famille spirituelle, de cheminer avec vous au quotidien, dans la proximité des relations humaines, dans le partage de vos joies et de vos espoirs, de vos tristesses et de vos angoisses. « Qui est mon frère, qui ma mère, qui est ma sœur ? » A la suite de Jésus, je peux dire avec force et en toute vérité, aujourd’hui c’est chacun et chacune d’entre vous présent à ce Pardon ! Continuez de vous inscrire dans la tradition religieuse de nos ancêtres, en osant créer dans la fidélité à leur mémoire, continuez de témoigner dans ce monde d’un Dieu qui veut faire de l’humanité, une famille unie et respectueuse de la diversité de ses membres. A toi, ma mère, mon frère, ma sœur, merci pour ces beaux moments de fraternité et de foi et tiens la barre de la confiance et de l’Espérance !
Roland Le Gal, curé.
