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« N’ayez pas peur du changement »

Depuis le 1er septembre 2025, le Père Mikerson Olivier a été nommé curé des paroisses de Notre-Dame de la mer et d’Étables-sur-Mer, en remplacement du Père Roland Le Gal. Il revient sur son parcours de prêtre et nous confie les axes forts sur lesquels il souhaite travailler avec les paroissiens. 

Mikerson, quelles sont vos premières impressions en arrivant dans la paroisse ? 

Je connaissais peu Plérin et Etables-sur-mer. C’est une communauté dynamique composée de deux belles paroisses. C’est avec joie que je vais découvrir les habitants et leurs familles. Contrairement à la communauté pastorale de Pléneuf-Val André-Erquy-Matignon qui vit principalement du tourisme, le tissu social est ici plus stable avec une majorité d’habitants présents toute l’année.

J’arrive avec beaucoup de joie et de confiance pour être curé de la communauté. Je souhaite rencontrer les gens dans la simplicité à l’image de la visite de Marie à Elisabeth. Une joie simple à l’image du Christ qui nous appelle et nous envoie tous en mission.

Vous êtes originaire d’Haïti où vous avez vécu votre jeunesse puis vous avez poursuivi votre formation en France ?

Je suis né dans une famille catholique pratiquante et durant mon enfance, j’ai baigné dans une ambiance de prière et de pratique chrétienne, à Beaumont, une ville dynamique de 30 000 habitants au sud-ouest d’Haïti. J’ai actuellement 45 ans et je suis le sixième d’une famille de 7 enfants.

Après le bac, j’ai suivi un parcours classique d’études en sciences économiques. A 24 ans, j’ai arrêté cette voie pour répondre à l’appel du Seigneur. Ainsi, j’ai frappé à la porte de la Communauté des Pères de Saint-Jacques présente en Haïti. C’était en 2004. J’ai suivi les études de préparation à la prêtrise (propédeutique) puis le séminaire Notre Dame de Port-au-Prince pendant 2 ans.

En 2008, les responsables de la Communauté des Pères de Saint-Jacques dont la maison-mère est à Guiclan (29) m’ont demandé de venir en Bretagne. J’ai donc poursuivi mes études au Séminaire Saint-Yves de Rennes de 2008 à 2012. En dehors des cours, j’étais en insertion pastorale à la paroisse de Dinan.

J’ai été ordonné diacre en 2011 par Mgr Moutel puis prêtre en 2012, à la cathédrale de St Brieuc, le même jour que Guillaume de Montgolfier.

Quelles ont été vos expériences dans les paroisses du diocèse de St Brieuc ?   

J’ai d’abord été vicaire à Guingamp durant 3 ans et demi, chargé notamment de la Pastorale des jeunes dans trois lycées de la ville et de l’aumônerie à l’UCO (Université Catholique de l’Ouest). En outre, je suis devenu Hospitalier à Lourdes auprès des malades et j’ai effectué divers séjours à Taizé, en accompagnant des jeunes.

J’ai ensuite été nommé administrateur de la communauté pastorale de Caulnes-Broons qui comporte 17 clochers, durant deux ans et demi. Et j’ai poursuivi comme curé de Pléneuf-Val André – Matignon- Erquy durant 7 ans. Avec humour, je dis souvent que j’étais curé de « PME », sans bien entendu faire une quelconque comparaison avec une entreprise. Ce secteur représente également 17 clochers avec un afflux important de vacanciers l’été.

Au 1er septembre dernier, Mgr Moutel m’a nommé curé des paroisses de Notre-Dame de la Mer et d’Étables-sur-Mer qui comportent 12 clochers et près de 40 000 habitants.

Pour moi, c’est un nouveau départ que j’entame avec joie.

Comment abordez-vous cette nouvelle mission confiée par l’évêque ?

Je m’inscris dans la continuité du service de l’Évangile et de nos frères. Je souhaite vivre avec vous les cinq essentiels de la vie ecclésiale : la prière, la fraternité, la formation, l’évangélisation et le service de tous. La priorité, ce sont les personnes qui ont besoin d’écoute et de proximité. Je pense notamment aux personnes vulnérables, aux enfants et aux jeunes.

Je m’inscris dans tout ce qui a été fait ou commencé par les uns et les autres et j’y ajouterai mon expérience. Je compte sur chacun de vous, avec les prêtres coopérateurs, les diacres, les laïcs engagés pour continuer la mission de notre Seigneur. Je n’ai pas de projets « tout faits », je les construirai avec vous. Nous devons nous engager davantage pour que la Parole de Dieu soit annoncée et partagée à tous.

Avec les EAP , nous mettrons en place le projet pastoral. Les Conseils pour les affaires économiques suivront de près tous les problèmes matériels de chaque paroisse.

Nous devrons travailler sur plusieurs axes forts comme la catéchèse des jeunes enfants où une nouvelle animatrice est en cours de recrutement, ainsi que la présence auprès des écoles primaires et  des collèges. C’est également le cas de la Pastorale des jeunes qu’il va falloir relancer. Nous devons construire avec et pour les jeunes.

Un travail a déjà été engagé auprès des jeunes familles qui représentent maintenant un groupe important. Je souhaite que chacun puisse y trouver sa place et je serai vigilant à maintenir l’unité dans la diversité, en communion autour du pasteur.

La pastorale des funérailles est également un axe fort car nous devons accompagner les personnes qui vivent le deuil et être un signe d’espérance pour elles. Les obsèques sont l’occasion pour des personnes non-croyantes ou non-pratiquantes de venir à l’église, nous devons saisir ce moment pour leur apporter le message du Christ.

Plus globalement, j’irai au contact de toutes les équipes (accueil, liturgie, religieuses, servants d’autel…). Dans toutes ces priorités, l’aspect humain est essentiel, nous essaierons de le vivre dans la simplicité et la confiance.

Votre arrivée coïncide avec le changement de lieu pour le logement des prêtres. Que ressentez-vous ?

Effectivement, nous avons aménagé dans la maison de la rue Mozart à Plérin achetée par les paroisses de Notre Dame de la mer, d’Etables-sur-mer et l’Association diocésaine. C’est une maison fonctionnelle située à moins de 400 m de l’église et de l’Accueil Notre Dame de la mer. Nous allons progressivement prendre nos marques dans cette nouvelle habitation bien adaptée à notre fonctionnement.

Avez-vous un message pour les paroissiens ?

Je leur dirai « N’ayez pas peur du changement ». Le Seigneur nous rejoint comme il l’a promis et il nous donne la force de son Esprit pour avancer. Ayons donc confiance et faisons en sorte que notre communauté pastorale soit toujours accueillante et missionnaire, ouverte et à l’écoute des plus fragiles et des blessés de la vie.

Je confie chaque chrétien à Marie qui a ouvert son coeur au projet de Dieu. Je porte, avec vous, l’Evangile, cette bonne Nouvelle que je viens annoncer pour que nous devenions serviteurs de tous.

Propos recueillis par Patrick Bégos et Jocelyne Lechelard

 

Les Prêtres de Saint-Jacques

La Société des Prêtres de Saint-Jacques (S.P.S.J.) est une société de prêtres catholiques et missionnaires fondée en 1966, mais descendant d’un groupe de missionnaires présent à Haïti depuis 1864. Son siège est à Saint-Jacques en Guiclan, près de Landivisiau (Finistère). Ils sont présents dans tous les diocèses bretons ainsi qu’au Brésil et au Canada .

Le 10 juin 1864, Martial Testard du Cosquer qui avait fondé à Paris le séminaire Saint-Martial, débarque à Port-au-Prince (Haïti), accompagné d’une trentaine de missionnaires et de religieuses de l’ordre des Sœurs de Saint-Joseph de Cluny, envoyés par le pape Pie IX afin de doter le pays d’une structure diocésaine. En 1872, Mgr Jean Marie Guilloux, originaire de Ploërmel et devenu archevêque de Port-au-Prince, ouvre un séminaire à Pontchâteau destiné à former des missionnaires pour Haïti.

Ouvert le 2 octobre 1894, le séminaire Saint-Jacques, en Guiclan, recrute et forme des missionnaires envoyés ensuite à Haïti. À la fin du XIXe siècle et dans les premières décennies du XXe siècle, la majeure partie du clergé haïtien a été formée dans ce séminaire.

La situation compliquée d’Haïti 

Depuis la mort du président, il y a 4 ans, la situation est devenue chaotique. La crise a plongé le pays dans une profonde anomie. Les gens sont chassés de chez eux par des bandes organisées. Au niveau ecclésial, beaucoup d’églises sont fermées et les prêtres essaient d’être des signes d’espérance pour la population.

Au niveau économique et social, c’est très compliqué, surtout quand se rajoutent les catastrophes naturelles. Les gens sont sans travail du jour au lendemain et démunis financièrement. Certains quittent le pays. Malgré tout, le peuple haïtien est très résilient et s’attache à son pays qui a longtemps été considéré comme la perle des Antilles.

 

 

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