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La marche … vers Saint-Jacques-de-Compostelle

En lien avec le thème « Sport et Santé » commencé cette année, nous avons rencontré un fervent marcheur : Philippe Brion. Il a accepté de nous parler de son expérience de pèlerin sur les chemins qui mènent à Santiago de Compostela.

Philippe, quelles sont les motivations qui t’ont poussé vers St Jacques de Compostelle ?

D’abord la découverte. J’en ai tellement entendu parler. Et puis, un ami « faisait Compostelle ». Je suis donc parti avec lui en mai 2022 du Puy-en-Velay jusqu’à Conques : 220 km. Un début, mais pour moi c’était le Grall ! J’ai décidé de renouveler l’aventure.

Ainsi, je suis reparti en plusieurs étapes, seul ou avec un ami :

– septembre 2022 : Conques – Lectoure- 290 km
– septembre 2023 : Lectoure – Roncevaux – 350 km
– avril 2024 : Roncevaux – Santiago – 780 km
– septembre 2024 : Bayonne – Oviedo – 550 km
– avril 2025 : Oviedo – Santiago – 370 km
– avril 2025 : Oviedo- Aviles – Santiago – Muxia – 550 km

Y a-t-il des aides pour préparer ce pèlerinage ?

Il y a les livres, les applications sur le téléphone. A Saint-Brieuc il existe une antenne de l’association des « Amis de Saint-Jacques-de-Compostelle ». Des réunions sont organisées régulièrement.

Comment préparer son départ ?

L’équipement doit être restreint pour ne pas alourdir le sac : matelas en mousse, duvet, habillement de rechange mais le minimum. Une musette devant, la coquille sur le sac à dos. Un budget est à prévoir pour l’hébergement, la nourriture, l’acheminement vers le lieu de départ et le retour.

Et l’itinéraire, comment le fixer ?

Je repère les hébergements possibles sur le trajet envisagé. En France les gites sont souvent chez des particuliers pour repas du soir, couchage, petit-déjeuner. Dans certains lieux, comme Cahors, tous les soirs de mai à septembre il y a la bénédiction des pèlerins à la cathédrale. En Espagne, les gites sont appelés « Albergues ».

Les itinéraires sont plutôt bien fléchés. En France le GR65 est rouge et blanc. En Galice on voit des bornes avec le trait jaune et le nombre de km qu’il reste à parcourir. En Asturie ce sont des flèches jaunes. Dans les villes il faut repérer les coquilles sur le sol.

Le téléphone constitue une aide avec l’application « buen camino ».

Comment se passe une journée sur le « Camino » (le chemin) ?

Une journée de marche, de 7h30 à 17h30 environ, c’est 20 à 30 km. Parfois il faut prolonger quand un lieu de repas ou hébergement est plus éloigné. Il m’arrive ainsi de marcher jusqu’à 35 – 40 km en une journée.

Chacun fait son chemin : hôtel ou gite, portage ou pas, seul ou à plusieurs. Certains s’organisent : par exemple j’ai rencontré un groupe d’enseignants : 7 marchent le matin, 7 l’après-midi, un bus les accompagne.

Le soir, les gites ou albergues sont des points de rencontres, de retrouvailles de personnes déjà rencontrées sur le chemin. Les soirées se passent parfois au son de la guitare. 

Comment est attesté le parcours effectué ?

La « Crédencial » est notre « passeport», indispensable pour accéder aux hébergements réservés aux pèlerins. Ce document, carnet du pèlerin, est à faire tamponner aux lieux de passage : hébergements, mairies, commerce, restaurants …

La « Compostela » est une attestation de l’accomplissement du pèlerinage (au moins 100 km). Elle est délivrée au pèlerin à son arrivée à Compostelle par le bureau des pèlerinages. Ce certificat se rattache à la tradition médiévale qui voulait qu’un pèlerin rapporte un témoignage de son arrivée au sanctuaire.

Quelles découvertes particulières as-tu faites?

J’ai apprécié les paysages : la nature, les cultures, les chevaux en liberté …

J’ai découvert le patrimoine : des chapelles, des curiosités comme par exemple les horreos (greniers à céréales, en hauteur) dans les villages d’Asturie et de Galice, la magnifique cathédrale de Burgos, et bien sûr la basilique de Saint-Jacques-de-Compostelle. Là, lors d’un office, j’ai eu la chance de me trouver proche du « Botafumeiro » : c’est un immense encensoir utilisé lors des grandes occasions actionné par 7 personnes tirant sur une corde.

Qu’en retires-tu sur le plan humain, relationnel…

Sur le chemin j’ai fait de très belles rencontres. J’y ai ressenti beaucoup de solidarité, de fraternité, d’amitié. Il n’y a plus ni frontières ni différences sociales. Des anecdotes, j’en ai des quantités. Nous côtoyons des personnes de nationalités parfois très lointaines : québécois, coréens…  Il y a bien sûr la difficulté de la langue mais pour l’essentiel on parvient à se comprendre ; le traducteur du téléphone est sollicité !

En chemin nous sommes « ailleurs ». C’est du positif. On ne revient pas pareil. Enfin au bout de plus de 2 mois il faut quand même revenir à la réalité du retour.

Tu as d’autres projets de ce genre ?

Il y a beaucoup de chemins qui mènent à Santiago de Compostela. En 2026 j’envisage celui de Lisbonne vers St-Jacques- 650 km. C’est un appel. Je le prépare.

Propos recueillis par Annie Le Breton

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Olivier Grand, nouvel économe diocésain

Mgr Moutel a appelé Olivier Grand pour succéder à Loïc Blin au poste d’économe diocésain. Il a pris ses fonctions le 17 février 2025. Durant quelques semaines, il a pu bénéficier de l’expérience de Loïc Blin et découvrir progressivement le diocèse et le service de l’économat diocésain. Nous l’avons rencontré.

Olivier, pouvez-vous vous présenter ?

J’ai 46 ans, je suis marié et père de quatre enfants âgés de 12 à 21 ans. Je viens de la région lyonnaise, de Villeurbanne. Diplômé d’une école d’ingénieur en électronique, j’ai exercé des responsabilités professionnelles à Paris puis à Lyon dans le domaine des infrastructures ferroviaires.

Depuis 17 ans, j’ai créé puis développé une entreprise avec un associé dans le domaine de l’ingénierie et des produits électroniques. Cela a révélé en moi mon goût pour la gestion et la réalisation de projets collectifs. Ces dernières années, j’ai eu envie de quitter l’aspect technique de ce métier pour mobiliser mes compétences dans un milieu plus incarné, plus relationnel.

Au sein de l’Eglise, dans ma paroisse, j’ai vécu plusieurs engagements : en aumônerie de collège, en équipe de préparation de baptême ou en accompagnement d’un catéchumène.

Quelles ont été vos motivations pour être candidat au poste d’économe diocésain à Saint-Brieuc ?

Le domaine ecclésial m’a toujours intéressé. Pendant mes années de collège, dans le cadre de l’aumônerie, cette fraternité m’a nourri et j’ai eu à cœur de m’impliquer. Quand on donne, on reçoit beaucoup. L’Église est une institution complexe, source parfois de difficultés, mais elle est essentielle dans notre vie de chrétiens.

Il y a 2 ans, j’ai suivi une formation avec des cours en exégèse et histoire qui m’a permis d’opérer une transition entre ma vie en entreprise et une autre aventure.

L’annonce du poste d’économe diocésain dans le diocèse de Saint-Brieuc m’est alors apparue comme une opportunité dans mon parcours.

Je souhaite me mettre au service de l’Eglise au sens large et du diocèse de Saint-Brieuc en particulier. Je crois qu’on doit essayer de traiter les sujets des ressources humaines, financières ou encore immobilières tout en restant fidèle à l’Evangile.

Par ailleurs, j’ai découvert la Bretagne en vacances régulières dans le Morbihan. En famille nous souhaitions changer de rythme par rapport à une grande métropole et trouver un cadre de vie plus proche de la mer.

Quelles seront vos principales missions dans le diocèse ?

 

Je remercie d’abord l’ensemble des communautés du diocèse et des paroisses pour l’accueil qui m’a été réservé depuis la mi-février, pour la simplicité de la relation avec tous. J’ai eu la chance de passer du temps en doublon avec Loïc Blin. Ce temps de 5 semaines, très dense, m’a été précieux pour bénéficier de l’expérience de mon prédécesseur.

Ma mission est large puisqu’il s’agit de veiller aux aspects juridiques et de pourvoir aux moyens du diocèse pour assurer sa mission pastorale. J’aime bien l’idée que nous sommes tous dans le même bateau, que nous devons « faire ensemble », se relier les uns aux autres, s’encourager. J’aimerais pouvoir contribuer à cela.

Au delà de cette notion de service, il y a aussi la notion de relation : nos différences sont sources de complémentarité, d’opportunité pour se rencontrer, nourrir le sens collectif, même si ce n’est pas toujours facile !

C’est un poste passionnant en relation avec les communautés pastorales, les associations en lien avec le diocèse (Escale Famille, le Secours Catholique…) mais aussi avec les fournisseurs, les banques, les promoteurs immobiliers, les juristes…

Comment est organisé concrètement le diocèse de Saint-Brieuc ?

Dans un diocèse, le code civil et le code canonique (règles de fonctionnement internes de l’Eglise) cohabitent. L’association diocésaine est une association cultuelle issue de la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat de 1905, présidée par l’Evêque. Elle regroupe les services diocésains comme les paroisses : c’est pourquoi nous devons consolider la comptabilité ou centraliser les actes juridiques (transactions immobilières…) ; c’est aussi pourquoi, malgré l’autonomie des paroisses sur le plan canonique, nous sommes obligés de travailler main dans la main pour de nombreux sujets avec les services diocésains.

Dans son ensemble, y compris le personnel des paroisses, l’association diocésaine de Saint-Brieuc emploie environ 80 personnes, soit l’équivalent de 50 temps pleins.

L’association diocésaine a eu un budget d’environ 10 millions d’euros.

Côté recettes, le plus poste le plus important est le Denier de l’Église (1,9 million d’euro) qui correspond à la contribution directe des fidèles. Il couvre une partie des frais de personnels (prêtres et salariés). Les quêtes (1,8 million d’euro) servent à faire face aux frais fixes de fonctionnement des paroisses. Le casuel (1 million d’euro) correspond aux offrandes des paroissiens pour les événements comme les baptêmes, les mariages, les obsèques. Enfin, les legs et donations (1,3 million d’euro) manifestent la volonté des fidèles de contribuer par la donation de leurs biens au fonctionnement de l’Église notamment pour les investissements. Des compléments de revenus sont apportés par des souscriptions particulières ou encore la vente de biens immobiliers.

Les charges immobilières pèsent lourd dans le budget (énergie, entretien et travaux, amortissements… pour plus de 30%), et les frais liés aux ressources humaines (salariés, prêtres…) presque autant. Le dernier tiers est constitué des charges de fonctionnement, les frais de pèlerinage, les frais financiers…

A noter, le don moyen des fidèles participant au denier a tendance à augmenté. Malheureusement, le nombre de donateur décroit légèrement chaque année. A nous de faire connaître l’importance de ce don pour l’Eglise !

Comment se situe le diocèse de Saint-Brieuc ?

Le diocèse de Saint-Brieuc est de taille moyenne avec une gestion saine et équilibrée. Nous avons moins de moyens que d’autres diocèses mais nous adaptons nos projets à nos possibilités.

Nous sommes intégrés dans la Province qui comporte 8 diocèses de l’Ouest. Nous avons des liens forts avec nos voisins pour échanger régulièrement sur nos pratiques et travaillons à des projets de mutualisation (informatique par exemple).

Il existe dans l’Eglise une réelle solidarité, à l’intérieur d’un diocèse entre les paroisses mais aussi entre les diocèses en France et à l’étranger : nous soutenons par exemple des Eglises africaines et accueillons des prêtres missionnés dans notre département.

Pour maintenir une situation financière saine nous avons des points d’attention comme l’évolution du Denier de l’Eglise et la maîtrise des charges. Nous essayons de communiquer avec pédagogie, notamment sur les donations et legs. Nous devons aussi dépenser mieux en analysant constamment nos dépenses. Mais, nous ne devons pas perdre de vue notre objectif qui est de servir nos communautés dans la joie de l’Evangile. Notre raison d’être est bien de rayonner et de vivre la Parole de Dieu.

Comment voyez-vous l’avenir ?

Je suis optimiste par nature. Nous sommes tous étonnés par le grand nombre de catéchumènes, signe que l’Esprit agit ! Alors, à nous devons mettre en place les moyens nécessaires pour les accueillir et les accompagner dans leur parcours et leur vie de foi. Nous devons ouvrir nos communautés à cette nouveauté, même si cela peut parfois déranger.

Si cette ouverture se fait, le reste devrait suivre, car nous avons la capacité à discerner et à s’entendre. Avec ces atouts, nous pourrons vivre cette communion et faire face aux imprévus.

Propos recueillis par Patrick Bégos

 

 

 

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