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Pose et bénédiction de la poutre de gloire à la chapelle Saint-Éloi à Plérin

Le jeudi 14 septembre a eu lieu la pose de la poutre de Gloire, restaurée, dans la chapelle saint Éloi à Plérin en présence de :
Mme Céline Robert conservatrice des objets d’arts sur le département.
Mme Cécile Oulhen de la DRAC (Direction régionale des affaires culturelles).
Mme Christine Daniel, adjointe au maire déléguée à l’enfance-jeunesse et à la culture.
Roland Le Gal, curé de la paroisse Notre-Dame de la Mer.
Et du cabinet Giordani restaurateur de la poutre de Gloire représenté par Camille Giordani.

Inscrites au titre des Monuments historiques, les trois statues en bois polychromes ornant la poutre de gloire de la chapelle de Saint-Eloi ont retrouvé leur splendeur à l’issue d’une restauration confiée par la Ville à l’atelier d’art Giordani de Rouen.
Depuis un an les restaurateurs ont été à pied d’œuvre pour restaurer et retrouver l’aspect originel de ces 3 statues datant du 15ème et 16ème siècle.
Une restauration délicate à la vue de l’état des statues et qui font partie du patrimoine le plus ancien sur la commune.
Une page Instagram est dédiée à la restauration des statues par la ville de Plérin en allant sur le site « restaurationstatuesplerin ».

La bénédiction de cette poutre de Gloire a eu lieu le samedi 16 septembre lors des journées du Patrimoine.

Après un mot d’accueil de Roland Le Gal, curé accompagné de l’abbé Didier Samne (prêtre en service d’été sur la Communauté pastorale) :

« Nous voici réunis ce matin dans cette chapelle St Eloi pour accueillir les statues de la poutre de gloire qui ont retrouvé leur place jeudi dernier, pour contempler le travail réalisé par l’artiste, pour contempler une œuvre ancienne du patrimoine culturel et religieux de la ville de Plérin, pour contempler une œuvre qui représente un élément important de la foi des chrétiens : le don du Christ-Jésus, le don de toute sa vie, pour nous attirer à lui, pour nous rassembler par ses bras étendus.

Je tiens à remercier chaleureusement M. Le Maire de Plérin, Mme Christine Daniel, les élus, la ville de Plérin pour cet investissement de 32 000€ avec le concours notamment de Mme Céline Robert, conservatrice départementale du patrimoine religieux. Merci aussi aux enseignants et aux élèves de l’école Harel de la Noë et Jean Ferrat pour leur participation aux différentes étapes de la restauration. Merci à l’atelier Giordani pour le travail d’orfèvre et de restauration et à l’atelier CoRéum pour l’étude préalable à la restauration ».

Après un temps de silence et la lecture de l’Évangile par l’abbé Didier :
« Extrait de l’Évangile de Jésus-Christ selon St Jean 19, 25-27
En ce temps-là,
Près de la croix de Jésus se tenaient sa mère et la sœur de sa mère, Marie, femme de Cléophas, et Marie Madeleine.
Jésus, voyant sa mère, et près d’elle le disciple qu’il aimait, dit à sa mère : « Femme, voici ton fils. »
Puis il dit au disciple : « Voici ta mère. »
Et à partir de cette heure-là, le disciple la prit chez lui ».

Un court commentaire de Roland, curé :
« C’est à partir de l’extrait d’évangile que nous venons d’entendre que nos ancêtres dans la foi, et plus particulièrement les artistes avec la matière première qu’est le bois, ont trouvé l’idée et l’inspiration pour réaliser dans certaines églises ou chapelles des poutres de gloire.

Cette poutre de gloire nous rappelle ce moment important de notre humanité où Jésus, qui est pour nous les chrétiens le Fils de Dieu, a été cloué sur le bois de la croix comme un criminel, un malfaiteur, un bandit, selon la manière romaine d’exécuter les condamnés à mort. Ici, le rédacteur de l’évangile selon Saint Jean souligne la présence de Marie, la mère de Jésus, à l’agonie de son Fils et la présence du disciple bien-aimé, St Jean. Nous pouvons imaginer, au-delà des paroles, les échanges de regard : regard de tristesse, regard de confiance, regard d’espérance.

Chers amis, ce matin, en ces journées européennes du patrimoine, en contemplant cette œuvre magnifique, cette très belle restauration avec cette harmonie des couleurs, je voudrais avoir avec vous une pensée pour toutes les personnes qui vivent des situations de souffrances, de détresse, chez nous et dans différents coins du monde. Ayons une pensée particulière pour les victimes du séisme au Maroc et pour le peuple Marocain, ayons une pensée particulière pour les victimes des inondations en Lybie. Qu’avec eux, nous puissions croire en un avenir meilleur et, à notre niveau, contribuer à rendre cette vie sur terre plus fraternelle, plus juste et plus solidaire ».

Vint la bénédiction proprement dite de la poutre de gloire accompagnée d’une prière :
Dieu notre Père, au moment de quitter ce monde
Pour retourner vers toi,
Ton Fils, Jésus, suspendu au bois de la croix,
A réconcilié avec toi toute l’humanité.
Regarde maintenant chacun de nous présent ce matin pour demander de bénir cette poutre de gloire.
Accorde-nous d’y trouver la force chaque jour de porter toute notre vie, avec ses joies et ses peines, et donne-nous de marcher sur les chemins de l’Evangile avec force, courage, paix et confiance.
Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen

Bénédiction de la poutre de gloire :

Nous te bénissons, Dieu notre Père, ami des hommes et des femmes,
Toi qui as envoyé ton Fils Jésus dans le monde,
Pour qu’en prenant chair de la bienheureuse Vierge Marie,
Il devienne notre Sauveur, notre frère, notre ami.
En contemplant Jésus Crucifié,
En contemplant le visage de Marie sa mère à ses côtés,
En contemplant le visage de Jean, le disciple bien-aimé
Les hommes et les femmes découvrent ton visage de bonté et de tendresse.
Nous te prions, Seigneur :
Qu’en vénérant cette poutre de gloire
Tes fidèles aient en eux les sentiments mêmes du Christ Jésus
Lui est qui venu pour servir et non pour être servi,
Lui qui s’est approché des petits, des fragiles, des pauvres, des opprimés.
A toi notre prière, toi le Vivant, maintenant et pour les siècles des siècles !

A la fin de la bénédiction, l’assemblée accompagnée des membres du cercle celtique du roselier avec biniou et bombarde, s’est dirigée vers la fontaine Saint-Éloi où attendait une dizaine de chevaux parés, pour une bénédiction symbolique comme au temps jadis(1). Une joie pour l’abbé Didier Samne, originaire du Burkina-Faso dont le cheval a été un moment l’emblème du pays.

 

(Cliquer sur l’image pour voir le diaporama)

 

(1) Source : Edmond Collot :
Le pardon des chevaux à Saint-Éloi trouve très certainement son origine dans des pratiques païennes anciennes, liées à la mythologie celtique.
La guerre 1914-1918 avec la mobilisation des chevaux, porta un coup sévère au pardon. Le pardon de Saint-Éloi tomba donc progressivement en désuétude.
Après la seconde guerre mondiale, l’abbé Guérin, fraîchement nommé en tant que premier vicaire au quartier de Saint-Éloi tenta successivement de 1946 à 1949 de relancer ce pardon :
– dès le 23 juin 1946, le pardon fut réussi, car il y vint 16 chevaux.
– en 1947, le pardon impliqua seulement 9 chevaux, mais en 1948, le pardon retrouva un certain lustre avec 26 chevaux.
L’abbé Guérin quittera Plérin pour l’hôpital en juin 1950, mais ces successeurs eurent à cœur de prolonger son œuvre.
Selon les témoignages des anciens de Saint-Éloi, le pardon se déroula jusqu’en 1958 (date du décès de l’abbé Guérin).
L’organisation la plus récente connue du pardon de Saint-Éloi à l’occasion de la fête de la Saint-Jean était la suivante (un dimanche) :
–  à 7h30 : messe matinale.
– à 11h00 heures, Grand-Messe.
(la messe de l’église Saint-Pierre étant avancée à 9h30)
– à 16h00, vêpres suivies de la procession, de la bénédiction des chevaux, du sermon et de l’évangile aux petits enfants.
On remarque que ce pardon était déconnecté de la tradition des « rieux », c’est-à-dire des « feux de la Saint-Jean », qui eux étaient allumés le samedi soir précédant le pardon.
Cette tradition folklorique, quant à elle perdura plus longtemps que le pardon (dernière manifestation en 1998)

 

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